La Compagnie Marie Chouinard soulignera ses 20 ans d'existence en collaboration avec Danse Danse, qui a dévoilé hier sa saison 2010-2011. Au total, six compagnies y prendront part. Cette 13e saison comprendra une programmation diversifiée allant du butô japonais au ballet, en passant par... Serge Gainsbourg et Alain Bashung.

Pour célébrer les deux décennies d'existence de sa Compagnie, la chorégraphe Marie Chouinard présentera trois spectacles différents en une semaine le printemps prochain. Pour l'occasion, elle dépoussière la toute première pièce de sa Compagnie, Les Trous du ciel. «Bien sûr, il n'y a aucun danseur qui était là il y a 20 ans! lance-t-elle. J'ai été moi-même très heureuse de revoir la pièce après toutes ces années, et j'ai envie de la redonner à Montréal.»

Si l'exubérante chorégraphe semble avoir pris plaisir à lui redonner un second souffle, elle jette aujourd'hui un regard différent sur son oeuvre. «C'est un étrange objet, très fragile, dit-elle. C'est un poème sans paroles, une chorégraphie sans musique. Le seul son, c'est le souffle des danseurs.»

Puisque Les Trous du ciel dure moins d'une heure, la deuxième partie de la soirée sera consacrée à la reprise d'Étude No 1, un solo de claquettes que Marie Chouinard avait créé expressément pour la danseuse Lucie Mongrain en 2001. Les deux autres soirées seront occupées par des créations récentes de la Compagnie, Orphée et Eurydice et bODY_rEMIX/les_vARIATIONS_Goldberg.

On pourra voir une autre pièce de Marie Chouinard, 24 Preludes by Chopin, dans le cadre de la visite du Ballet national du Canada en octobre. Créée pour 10 danseurs à l'origine, l'oeuvre a été reconfigurée pour les 17 artistes du Ballet. L'ex-danseuse étoile Karen Kain, à la tête de la compagnie torontoise depuis 2005, présentera aussi aux Montréalais la pièce Emergence de Crystal Pite.

Butô

Danse Danse recevra également de la visite du Japon. La compagnie Sankai Juku ouvrira la saison avec la pièce Hibiki (Lointaine résonance). Le directeur artistique de la compagnie, Ushio Amagatsu, est considéré comme l'un des artistes les plus prestigieux du butô, cette danse contemporaine japonaise née après la catastrophe d'Hiroshima. «C'est une pièce qui, comme toutes celles d'Amagatsu, propose sa vision personnelle du butô», explique la codirectrice de Danse Danse, Clothilde Cardinal.

Dans un tout autre registre, le chorégraphe français Jean-Claude Gallotta rendra hommage à Serge Gainsbourg avec L'Homme à tête de chou, du nom d'un album-concept créé par le chanteur en 1976 et qui avait connu un succès mitigé. Au départ, les chansons devaient être interprétées sur scène par le chanteur Alain Bashung, mais sa mort, il y a un an, l'a empêché de mener à bien ce projet. Il a toutefois eu le temps d'enregistrer 14 chansons avant de mourir. Sur scène, on a laissé vide la chaise où Bashung aurait dû s'asseoir.

Soulignons aussi la venue du Britannique Wayne McGregor et de sa compagnie Random Dance. Ils présenteront Entity, pièce qui a récolté plusieurs récompenses depuis sa création en 2008. McGregor, danseur et chorégraphe en résidence au prestigieux Royal Ballet de Londres, raffole de la technologie et ne se gêne pas pour inclure des vidéos et de l'art visuel dans ses mises en scène.

Notons finalement les trois spectacles présentés par la compagnie montréalaise BJM Danse. Le directeur artistique Louis Robitaille a fait appel au chorégraphe Mauro Bigonzetti et à la Belgo-Colombienne Annabelle López Ochoa, qu'on décrit comme «le secret le mieux gardé de la danse contemporaine européenne».

D'ailleurs, on apprenait hier que la chorégraphe Marie Chouinard présentera sa nouvelle oeuvre, Le nombre d'or (Live), en première mondiale vendredi à Vancouver. La pièce de 80 minutes, qui inclut 12 danseurs, est présentée dans le cadre des Olympiades culturelles de Vancouver.