L'esprit de l'arrière-grand-mère amérindienne de Marie-Claude Rodrigue flotte dans Territoires féminins, une création solo, empreinte de rituel, qu'elle présente à partir de demain au MAI. Au cours de ce voyage initiatique, une femme vit des transformations intérieures et prend conscience de son pouvoir. Un parcours qui rappelle celui de la principale intéressée.

«Ma famille parle de mon arrière-grand-mère abénaki avec un mélange de honte et de fierté, avoue Rodrigue. Lorsque je questionnais ma grand-mère au sujet de sa mère, je sentais le rejet, probablement parce qu'elle-même se faisait traiter de sauvage. Mais on me racontait aussi que les habitants du village n'hésitaient pas à faire appel à mon arrière-grand-mère, et à ses herbes, pour soigner des malades.» La vie de Rodrigue aura tôt fait de rejoindre celle de cette ancêtre guérisseuse.

 

Pendant 13 ans, Rodrigue a marqué plusieurs des chorégraphies d'O Vertigo de sa présence tellurique, de Train d'enfer à Luna, en passant par La chambre blanche ou Déluge. En même temps, la danseuse se passionne pour le Qi Gong. «J'avais eu des problèmes de santé et je m'étais sentie si brusquée par la médecine occidentale que je me suis tournée vers l'homéopathie, l'acupuncture et surtout le Qi Gong.»

Rodrigue se perfectionne: Qi Gong, yoga, taï chi, méditation taoïste... Elle ouvre même un studio, où les clients affluent: acteurs et danseurs raffolent de ces techniques. En 2003, Rodrigue quitte O Vertigo pour se consacrer entièrement à sa propre approche d'autoguérison, qui mêle techniques somatiques contemporaines, médecine traditionnelle chinoise et... amérindienne. C'est que la jeune femme est allée au-devant de ses racines autochtones.

«Tout ce qu'on m'en avait légué, c'était de la honte, lance Rodrigue. J'ai alors participé à des sweat longe et à des cercles de guérison. Je suis même allée consulter une ancienne, qui m'a lancé: Pas besoin de transmission! Va dans la forêt et demande aux arbres et aux esprits de te raconter.»

Armée de tabac sacré, et d'une caméra vidéo, Rodrigue trouvera réponse à ses questions, sur les terres de ses arrières-grands-parents. Aujourd'hui, elle façonne ses propres rituels et les partage. «J'aide des femmes à faire le deuil d'un avortement, par exemple. Sinon, elles n'ont accès à rien de la sorte! Les rituels redonnent aux gens la force de se guérir eux-mêmes, et le besoin est criant.»

Et il n'en restait que deux

Il reste deux Québécois, Nico Archambault et Vincent Noiseux, en lice pour le titre de champion de So You Think You Can Dance Canada. Pour voir ces deux doués se battre, dans le top 8, pour le titre, rendez-vous ce soir, 20 h, sur les ondes de CTV. Résultats du vote populaire: demain soir, 19 h 30. Info: www.dance.ctv.ca

Première visite

La compagnie torontoise The Chimera Project est de passage à Montréal, demain, avec The Hidden Spot. Les critiques sont dithyrambiques. On promet une danse sombre, sexy et audacieuse. À la salle Marie-Gérin-Lajoie de l'UQAM.

 

À l'agenda

> Territoires féminins de Marie-Claude Rodrigue, du 20 au 30 novembre, au Montréal Arts Interculturels (MAI).

> Meta/physic de Stéphane Gladyszewski, du 20 au 23 novembre, à Tangente.

> Les cuisses à l'écart du coeur de Virginie Brunelle et Cible de Dieu de Jacques Poulin-Denis, le 22 novembre, à 19 h et 21 h, au Studio 303.

> Warning de Dave St-Pierre et Mandala Situ, du 25 au 29 novembre, au Théâtre La Chapelle.