Plein la vue, plein les oreilles: voilà ce que nous offre Saturday Night Fever, qui tient l'affiche au Capitole de Québec tout l'été. Avec des danseurs et chanteurs de grand calibre, un couple vedette charismatique, des éclairages et costumes colorés et, évidemment, une immense boule disco suspendue au-dessus de la scène, le spectacle à grand déploiement répond aux plus grandes attentes.

Bien sûr, il faut aimer le genre. Mais si c'est votre cas, vous attraperez à coup sûr la fièvre de la danse. Même si la première médiatique avait lieu jeudi, la production - qui a donné 70 représentations en France - est déjà bien rodée.

On a tous en tête le film de 1977 et l'image de John Travolta dans le rôle de Tony Manero, un garçon issu d'un milieu pauvre qui occupe un emploi peu payant le jour et s'éclate le soir sur la piste de danse. La production Saturday Night Fever, d'abord créée dans l'Hexagone, réussit à nous faire oublier la version d'il y a 40 ans.

Il y a d'abord Nico Archambault, qui reprend le rôle marqué par la performance de Travolta. Le danseur, que le grand public connaît bien pour ses apparitions à la télé, a résolument la gueule de l'emploi et une forte présence scénique. Il faut saluer sa performance athlétique puisqu'il est pratiquement toujours sur scène, même pour les changements de costumes - au grand plaisir des dames dans la salle!

Celle qui incarne sa flamme, Wynn Holmes - sa femme dans la vraie vie -, ne donne pas sa place non plus. Danseuse de grand talent, elle ajoute un raffinement au rôle de Stéphanie et sa chimie avec Archambault est indéniable.

Mise en scène recherchée

Les danseurs qui les entourent, dont quelques-uns viennent de Québec, ne sont pas à négliger. Solides, ils occupent la scène de belle façon grâce à une mise en place recherchée.

Stéphane Jarny (metteur en scène) et Stéphane Roy (scénographe), qui ont participé à de grands spectacles, dont ceux du Cirque du Soleil, ont su exploiter l'espace à son plein potentiel. Les danseurs et chanteurs se déplacent sans arrêt de la scène (munie d'une plaque tournante) aux corbeilles et dans la salle. L'écran géant, installé en arrière-plan, permet d'ingénieux et nombreux changements de décor.

L'histoire est racontée par un maître de cérémonie - l'excellent Gwendal Marimoutou. Bien que ses interventions coupent quelque peu le rythme, elles sont, somme toute, bien dosées et permettent aux danseurs de reprendre leur souffle.

Et que dire des doués chanteurs qui interprètent les succès des Bee Gees en direct, que ce soit Staying AliveYou Should Be DancingNight FeverHow Deep Is Your Love ou More Than a Woman. La chanteuse Nevedya est carrément ensorcelante.

On passe par différentes émotions. Les scènes de danse débordent d'énergie. On vit des moments de tristesse provoqués par les chansons If I Can't Have You, interprétée avec sensibilité par Amélie B. Simard, et Immortality. La touche d'humour est ajoutée par Rémy Girard et Pierrette Robitaille, qui se glissent dans la peau des parents de Tony. Ils apparaissent seulement sur écran géant, mais ils sont hilarants.

Et attendez-vous à faire quelques pas de danse puisqu'un petit cours de style disco est donné durant l'entracte. D'abord timide, le public n'a pas trop tardé à emboîter le pas pour transformer le Capitole en piste de danse. Un spectacle réussi à tous points de vue.

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Cinquante représentations de Saturday Night Fever sont prévues au Capitole de Québec jusqu'au 3 septembre.

PHOTO YAN DOUBLET, LE SOLEIL

Les scènes de danse de Saturday Night Fever débordent d'énergie.