La dernière oeuvre de Jocelyne Montpetit, Runaway Girl, est présentée dans la maison de son enfance. Récit d'une femme rattrapée par son passé.

La représentation de Runaway Girl comprend d'abord une visite de la maison dont l'artiste a récemment hérité, située dans le ghetto McGill. Les lieux sont presque vides, à part quelques meubles et objets ayant beaucoup vécu. On entend également dans quelques pièces de la musique et René Lévesque parlant de liberté d'expression à la radio circa 1970. Un film japonais est diffusé dans une chambre.

Tapie dans un coin, Jocelyne Montpetit se lève et fait apparaître une main puis un bras derrière une porte coulissante qu'elle ouvre lentement.

Yeux mi-fermés, utilisant une gestuelle minimaliste, la chorégraphe semble happée par son passé. Figure évanescente, presque fantomatique, elle caresse les meubles et se déleste d'une couche de vêtement au diapason des murs aux tapisseries défraîchies autour d'elle.

Des miroirs judicieusement placés permettent de voir la performance avec une certaine distance, évoquant le rêve, ajoutant une autre couche de sens à ce voyage dans la mémoire. Ce périple presque immobile est agrémenté par un rayon de soleil opportun et le chant des oiseaux à l'extérieur.

Les lieux parlent. Jocelyne Montpetit n'a pas besoin d'en rajouter, seulement d'être à l'écoute des fantômes dans cette démarche, somme toute, très théâtrale.

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Dans le cadre du FTA, Runaway Girl est présentée dans une maison privée du 2 au 4 juin.

Au FTA aujourd'hui

> Conférence de choses, de François Gremaud et Pierre Mifsud (Lausanne), à la Maison Notman, à 18 h. Trois autres représentations ont lieu durant la semaine et le 4 juin, Pierre Mifsud offre les six «conférences» en un marathon de six heures.

> Lifeguard, de Benoît Lachambre (Québec), à l'Espace Danse de l'édifice Wilder jusqu'au 1er juin, à 19 h.

> Time's Journey Through a Room, de Toshiki Okada (Japon), jusqu'au 31 mai, au Théâtre d'aujourd'hui, à 20 h.