Un texte percutant. Une actrice valeureuse. Toute femme est une étoile qui pleure est un spectacle loin d'être parfait, mais d'une pertinence absolue.

Une voix s'élève contre la violence faite aux femmes. Vivant ici, née ailleurs, mais surtout, forte et pertinente. Touchante. 

Le texte de Karim Akouche, Toute femme est une étoile qui pleure, est un long poème en hommage aux femmes auxquelles on nie, encore aujourd'hui, ailleurs comme ici, le droit d'exister. 

Il narre en partie l'emprisonnement d'une poète militante en Algérie, une femme qui se souvient de la joie que pourrait représenter la vie malgré tout, de la bienveillance de sa mère, du plaisir tout simple des jeux de séduction.

Le texte dénonce, d'un autre côté, la répression systémique qui, du berceau au tombeau, ronge la vie des femmes dans certaines parties du monde. Ce poème engagé décrit précisément les coupables, ces bourreaux masculins qui en sont responsables.

Pour faire taire les fanatiques et intégristes de toutes sortes, le personnage principal, sous la torture, leur criera cette phrase sublime et inconcevable à leur esprit obtus: «Dieu est une femme». 

La langue est belle, éloquente, poétique. Toutefois, le texte n'évite pas les redites et les passages au sens ambigu et/ou naïf. Il aurait gagné à être resserré, retravaillé pour améliorer sa théâtralité.

Dans ce magma poétique, la performance de la comédienne Marie-Anne Alepin est remarquable. Il s'agit là d'un texte extrêmement difficile à maîtriser dans toutes ses nuances et ses non-dits. 

Malgré une mise en scène attentive et une scénographie adéquate, elle n'y parvient pas à tous les instants. Mais là encore, cela n'enlève rien à la pertinence de cette démarche artistique admirable, nécessaire. Un exemple parfait de ce qu'est la diversité montréalaise.

* * * 1/2

Toute femme est une étoile qui pleure. De Karim Akouche. Mise en scène de Francine Alepin. Au Théâtre La Chapelle jusqu'au 10 décembre.