Du théâtre d'été intelligent. Voilà ce qui résume le mieux la présentation de la pièce Je préfère qu'on reste amis, de Laurent Ruquier, au Rideau Vert.

Ancien humoriste, le populaire animateur de télévision français Laurent Ruquier a aussi écrit huit oeuvres pour la scène. Sa dernière pièce, la comédie Je préfère qu'on reste amis, a tenu l'affiche pendant deux saisons dans son propre théâtre à Paris.

Claudine et Jean-Dimitri sont amis depuis cinq ans. Lors d'une rencontre hebdomadaire, la fleuriste de métier a décidé d'avouer son amour à celui qui préfère « rester son ami ».

Non, il n'est pas gai. Bi, avoue-t-il. En fait, il n'est plus créateur publicitaire non plus et il gagne sa vie de façon, disons, peu orthodoxe.

On imagine tous les quiproquos, malentendus et heurts qui sous-tendent un tel sujet propice à la comédie légère de saison. D'ailleurs, Juste pour rire est associé à sa présentation.

Faits pour vivre ensemble

Le texte est donc le fait de quelqu'un qui s'y connaît en comédie : bien construit avec des montées dramatiques claires et des punchs bien sentis. C'est là où excelle, comme on le sait, la metteure en scène Denise Filiatrault.

La dame exige cependant des mimiques burlesques de sa comédienne Geneviève Schmidt, un peu trop au début. Cette manie se calme heureusement lorsque la comédie de moeurs prend le relais de l'aspect vaudevillesque du spectacle.

On comprend moins l'adaptation mi-figue, mi-raisin qui fait se côtoyer le parler montréalais et des expressions franchement franchouillardes.

Au total, l'humour s'y révèle assez fin, même si la façon de le rendre est parfois simpliste.

Malgré cela, les comédiens Geneviève Schmidt et Patrick Hivon s'en tirent fort bien dans les rôles de ces amis qui semblent faits - tout le monde l'aura compris - pour vivre ensemble.

La nervosité était cependant palpable lors de la première, jeudi soir dernier. Patrick Hivon a interrompu son premier monologue avant de sortir de scène, de revenir et de reprendre du début à la perfection sous les applaudissements des spectateurs.

Geneviève Schmidt impressionne encore plus en chantant et en bougeant bien, même si un tic nerveux - pincement de nez - revient trop souvent dans sa gestuelle.

Aussi, la fin du spectacle semble quelque peu précipitée. Mais les rires sont au rendez-vous dans cette pièce somme toute sympathique.

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Je préfère qu'on reste amis, de Laurent Ruquier. Adaptation et mise en scène de Denise Filiatrault

Au Rideau Vert jusqu'au 11 juin 

Photo David Ospina, fournie par le Rideau Vert

Les quiproquos, malentendus et heurts s'enchaînent dans la pièce écrite par Laurent Ruquier.