Un soir seulement, samedi au Théâtre St-Denis, Franck Dubosc est venu présenter son nouveau spectacle À l'état sauvage aux Montréalais. Ses fans en redemandaient.

Paraîtrait qu'il y a eu une fausse alerte à la bombe samedi soir au Théâtre St-Denis pendant le spectacle À l'état sauvage de Franck Dubosc. Mais ni la star française ni la foule ne l'ont su. Faut dire que sur scène, l'humoriste était en feu!

Ce spectacle s'ouvre en effet sur un son et laser majestueux au grand plaisir des fans conquis d'avance. Pour la première fois à Montréal depuis 2010, Franck Dubosc s'amène et se démène vachement dans un premier numéro parfait de Français chiant, mais assumé, que tout agace. Ça, on reconnaît et on rit fort!

S'emmerder dans une île

Pour fuir cette année 2014 qui ne lui réussit pas, dit-il, l'humoriste nous amène dans l'île presque déserte de Tonkiki, où il finira par... s'emmerder. Pas avant d'avoir entraîné sur scène un spectateur baraqué, à qui il veut apprendre la patience qui peut être utile pour la pêche au harpon sur une île, comme pour la drague avec les femmes. Le spectateur dit être «syndicaliste» et l'humoriste qui n'en manque pas une de demander, surpris: «C'est un métier ça?»

Franck Dubosc est d'ailleurs à son meilleur quand il sort de son personnage de séducteur invétéré et échange avec les spectateurs. Il se rit des prénoms de certains et parle avec un enfant de 12 ans. Il le prévient que plusieurs éléments du spectacle resteront incompréhensibles à ses oreilles, comme le mot fellation, c'est-à-dire la «fée qui aide les papas à s'endormir».

Évidemment, Dubosc rit gras et grivois. C'est généralement métaphorique, de bon goût, voire inoffensif. Il parle longuement de ses relations avec les femmes, puis de sa propre femme et de ses enfants. À l'état sauvage serait, a indiqué l'humoriste en entrevue, son spectacle le plus «personnel» où il prend davantage position sur les religions, l'amour, les tatouages et les mille et une préoccupations du quotidien.

Mais rassurez-vous, bonnes gens, on est à mille lieues de Dieudonné ici. Franck Dubosc vient même sur le devant de la scène à la toute fin s'excuser de blagues qui auraient pu offenser certains...

L'autre force de ce spectacle pas fou du tout réside dans la capacité de l'humoriste à se la jouer le fin finaud, à faire des apartés surprenants et devenir parfois très physique. Le tout dans une mise en scène réglée au quart de tour.

Son propos n'est pas toujours renversant d'originalité. Il n'est pas dénué de clichés non plus - du genre «les femmes se fâchent pour deux choses, tout et rien» -, mais sa performance énergique fourmille aussi de petits détails qui font sourire. Ainsi, les près de deux heures de prestation sans entracte passent rapidement.

On en ressort avec pas grand-chose de plus dans le ciboulot, mais la rigolade a valu le coup. Les Montréalais ont adoré. Également, 200 000 Français jusqu'ici. La tournée se poursuivra là-bas jusqu'en 2015. Un drôle de petit doigt nous dit qu'on le reverra nous aussi.