Le spectacle Norman, de Michel Lemieux et de Victor Pilon, revient à Montréal dans le cadre du centenaire d'un des plus grands créateurs montréalais de tous les temps, Norman McLaren. Et ces représentations sont dédiées à Frédéric Back.

Le mot n'est pas trop fort. On peut parler de magie et d'un mariage magique entre danse et cinéma en ressortant de Norman de Michel Lemieux et de Victor Pilon.

La pièce nous présente un danseur, longtemps fasciné par Norman McLaren, qui aura accès aux réserves de l'ONF où se cacheraient des trésors, voire l'âme, du célèbre cinéaste. Son corps deviendra ainsi le réceptacle et le diffuseur d'images issues des films du père de l'animation québécoise.

Norman McLaren a bâti toute son oeuvre sur l'idée même de mouvement. Il chorégraphiait littéralement ses films, que ceux-ci mettent en lumière des danseurs, des acteurs, des objets ou de simples dessins.

Les holographies de Michel Lemieux et de Victor Pilon étaient faites sur mesure pour donner de la profondeur aux images de McLaren, tout en ajoutant des entrevues avec des proches et des admirateurs ainsi que des explications intéressantes. Norman est à la fois une oeuvre didactique, inventive et émouvante.

Aussi, on pardonne au magnifique danseur Peter Trosztmer sa diction approximative et ses chorégraphies parfois répétitives puisque sa performance est éblouissante. Quand il ne fait qu'un avec les cercles et les lignes de McLaren, il nous offre des moments de pur délice visuel.

Certaines images sont renversantes dans ce spectacle bien conçu et mis en scène, mais la plus troublante reste celle du regretté Frédéric Back - auquel on rend aussi hommage ces jours-ci à Montréal - , qui s'avance sur scène, réel, trop réel, pour venir parler d'enfance et de beauté. Magnifique!

Norman est présenté à la Cinquième Salle de la Place des Arts jusqu'au 12 avril.