Le Torontois Deadmau5, star mondiale de la musique électronique grand public, s'est invité au Métropolis quatre soirs plutôt qu'un. Disposant d'un impressionnant outillage scénique, le producteur masqué a fait débouler les gros beats pour le plus grand plaisir de ses fans, qui se sont joyeusement entassés au parterre mercredi soir sans égard à la journée de travail ou d'école qui les attendait le lendemain.

Deux choses à savoir à propos du musicien, né Joel Thomas Zimmerman: il est de nature timide. D'où, présumons-nous, l'usage du casque en forme de tête de Mickey sous lequel il dissimule son identité pendant ses concerts. Aussi, il n'aime pas le contact avec les médias.

Autre chose: Deadmau5 n'est pas un DJ. En fait, il verrait un tel qualificatif comme une insulte, si on se souvient des mots peu tendres qu'il avait eus à l'endroit des disc-jockeys il y a quelques années - en résumé: «Je ne vois pas vraiment le mérite de jouer deux chansons sur le même tempo en même temps et ça m'ennuie» -, et qui avaient provoqué une petite tempête sur la planète techno.

Rien de cela n'a ralenti son ascension sur la scène techno. Désormais l'égal des Tiestö, Armin Van Buuren, Paul Van Dyk et autres grosses gommes du clubbing, Deadmau5 impose sa griffe sur une sorte de condensé de l'électro la plus consensuelle, full testostérone, qui plaît à un dénominateur commun de bipèdes sur le party.

Tout ce qu'il a joué pendant les deux heures qu'a duré sa performance musclée mercredi était tiré de son répertoire - cinq albums originaux.

Si la musique était prévisible dans ses enchaînements de montées de tension et de relâchements, c'est l'aspect visuel de la machine qui faisait le spectacle: une sorte de cube incliné fait d'écrans LED au centre de la scène, au sommet duquel trônait le producteur et ses oreilles rondes; pendus au plafond, trois plus petits cubes/écrans lumineux, et deux autres semblables de chaque côté de la scène. Tout le fond était occupé par des projecteurs et d'autres écrans vidéo.

Chaque segment musical était accompagné de ses projections et jeux de lumière, et même le casque du Torontois s'illuminait avec le décor. C'était clinquant, éblouissant, pas toujours subtil.

Les succès y sont passés. Some Chords était accompagnée d'un extrait de la Tiny Dancer d'Elton John, Jaded et Slip ont ramené l'atmosphère dans le sillon trance-house progressif qui a fait la renommée du producteur, et, à l'occasion de SOFI Needs a Ladder et One Trick Pony, la chanteuse SOFI est apparue en petite tenue pour briser un peu le moule établi par Deadmau5 pendant la première heure. L'élusif producteur remet ça jusqu'à demain; notez qu'il monte sur scène sur le coup de minuit.