Les 7 doigts de la main planchent sur une nouvelle création, Réversible, qui sera présentée à l'automne à la TOHU, a appris La Presse. Les répétitions commenceront officiellement au mois de juin.

C'est la cofondatrice des 7 doigts, Gypsy Snider (Traces, Pippin, A muse), qui signera la mise en scène de ce nouveau spectacle de tournée. Elle sera épaulée par deux autres cofondatrices de la compagnie, Isabelle Chassé et Shana Carroll. Un chorégraphe pourrait se joindre à l'équipe de création.

Réversible, qui fait suite à Cuisine et confessions, abordera le thème du changement. «Il y a beaucoup de possibilités dans le mot "réversible", nous dit la metteuse en scène, qui travaille à l'écriture de ce spectacle depuis l'été dernier. Je veux évoquer un monde bruyant, encombré, voire au bord du précipice, mais qu'il est possible de changer.»

Pour induire ces changements, il faut savoir d'où on vient et revenir à des valeurs simples et profondes, croit Gypsy Snider.

«Nous avons tous un monde intérieur très riche, fait d'idées, d'émotions, de souvenirs, de peurs ou de rage. Ce monde est nourri par notre passé, par ceux qui nous ont précédés. Mais on filtre tout ça pour répondre aux besoins quotidiens de la société, de notre travail, de nos enfants...»

«Parfois, j'aimerais explorer une autre de mes personnalités. Je me demande si, à partir de ce monde intérieur, on peut devenir quelqu'un d'autre.»

Ce thème avait été brillamment abordé par l'écrivain Tonino Benaquista dans son roman Quelqu'un d'autre. Il reste que Gypsy Snider avait envie de sonder ce monde intérieur foisonnant qui sommeille en nous la plupart du temps et de le confronter à ce monde extérieur, édulcoré, où l'on exprime une infime partie de qui on est.

À l'intérieur des murs

Pour évoquer les tensions entre ces mondes intérieur et extérieur, la metteuse en scène a imaginé une scénographie avec de petits murs mobiles.

«Ce sont des murs avec des portes et des fenêtres. Il y aura des façades extérieures réversibles, précise Gypsy Snider. Le cirque représente pour moi ce monde intérieur où tout est possible. C'est dans ces espaces intérieurs qu'on va créer des numéros acrobatiques et des chorégraphies.»

Les huit interprètes - dont cinq termineront leur formation à l'École nationale de cirque de Montréal en juin - s'inspireront de l'histoire de leurs ancêtres pour construire leurs personnages. La metteuse en scène parle d'une pièce acrobatique théâtrale, avec quelques dialogues, où les disciplines artistiques - planche coréenne, jonglerie, roue Cyr, mât chinois, anneaux chinois - seront au service de ces thèmes.

Gypsy Snider estime qu'on vit dans une société au bord d'un gouffre. C'est dans ce contexte de grands bouleversements qu'elle invite à une certaine introspection, exprimée en mouvements grâce aux arts du cirque. «Qui suis-je par rapport à ce que j'ai appris de mes ancêtres? D'où vient-on? De quel moule sort-on? C'est cette connaissance de soi qui va nous sauver et nous permettre d'avancer», insiste la metteuse en scène.

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Les billets seront mis en vente le 9 mars.