Le réalisateur d'Avatar n'allait certainement pas manquer la première montréalaise de Toruk, inspiré par l'univers des Na'vis bleus qu'il a créé. À quelques heures du tapis rouge, James Cameron a répondu à nos questions.

Q: Vous avez été très présent depuis le début de ce projet il y a quatre ans. Quelle a été votre contribution à ce spectacle?

R: C'est vraiment le Cirque qui a mené le projet. Moi, j'ai été un collaborateur culturel, si on veut. Je les ai guidés pour définir l'esthétique et la culture na'vis. J'ai participé aux discussions avec Guy Laliberté et Daniel Lamarre sur le type de spectacle que le Cirque allait créer; je leur ai donné mon avis sur les différents aspects du spectacle, que ce soit pour l'univers de Pandora, le scénario, les costumes, mais c'est le Cirque qui a été le moteur créatif principal. J'étais plus la conscience ou le gardien de Toruk.

Q: Vous avez vu le spectacle en avant-première le mois dernier en Louisiane. Qu'est-ce que vous avez le plus aimé?

R: La grandeur, la beauté, l'impression d'être transporté dans un autre monde. On sait qu'on se trouve dans un aréna, mais on se sent transporté ailleurs. Nous étions vraiment préoccupés par l'apparence des Na'vis, qui mesurent 3 mètres de haut dans le film, mais après 30 secondes, honnêtement, on n'y pense plus. On se projette dans l'univers de Pandora, et malgré leur taille humaine, les Na'vis sont les Na'vis.

Q: Vous avez confié aux metteurs en scène que vous avez aimé l'énergie collective de la troupe. Que voulez-vous dire exactement?

R: Habituellement, le Cirque met en scène une série de vignettes plus ou moins reliées entre elles par un thème avec des numéros vraiment époustouflants, un acrobate, un jongleur... Ce n'était pas le cas cette fois. Le défi était plus grand pour eux, je crois, parce que tous les acrobates participent au spectacle, en plus de parler na'vis et de jouer. Ils devaient faire plusieurs choses en même temps de manière exceptionnelle. Ils n'avaient pas à faire une seule chose de manière exceptionnelle.

Q: Est-ce que ce projet de spectacle que vous avez mené avec le Cirque vous a nourri dans votre travail d'écriture de la suite d'Avatar (prévue pour 2017)?

R: Absolument. Ça va dans les deux sens. Michel et Victor abordent les mêmes thèmes que l'on retrouve dans le film. Intuitivement, ils ont été dans la même direction que moi dans l'écriture de la suite du film. Pas de manière spécifique, mais dans l'exploration des thèmes. Si le spectacle a une vie qui s'étire sur plusieurs années, je pense qu'il va toujours magnifiquement bien résonner avec les suites d'Avatar.

Q: Avez-vous d'autres projets avec le Cirque? Des projets de réalité virtuelle (VR) par exemple?

R: Pas pour l'instant, non. On a collaboré sur le film Cirque Worlds Away, on a travaillé sur ce projet-ci. On va voir comment ça se déroule et on verra pour la suite. J'aime la culture d'entreprise du Cirque. Je crois que Hollywood a beaucoup à apprendre d'eux, parce qu'ils privilégient toujours la créativité. Ils cherchent toujours à innover, à trouver quelque chose de nouveau.

Q: Avec Avatar, vous avez voulu montrer que nous étions tous liés les uns aux autres, mais qu'on jouait aussi le sort de notre planète. Croyez-vous qu'aujourd'hui les gens en sont plus conscients ou est-ce que la situation ne fait que s'aggraver?

R: Il y a une prise de conscience grandissante par rapport aux changements climatiques. Mais on est encore loin des changements que nous devons mettre en place si nous voulons que notre espèce survive sur cette planète.