Une acrobate du spectacle Alegria du Cirque du Soleil réclame 1 655 000$ à son ancien employeur pour avoir fait preuve de négligence, lorsqu'elle s'est grièvement blessée en mars 2012.

Il y a trois ans, Anna Gosudareva, une Russe aujourd'hui âgée de 37 ans, a subi de multiples fractures lorsqu'elle a fait une chute de cinq mètres en exécutant son dernier saut lors d'une répétition générale du spectacle à Nice, en France. Son contrat avec le Cirque a depuis été résilié et l'artiste est désormais considérée comme «invalide» aux termes de la législation russe.

Dans une requête introductive d'instance, déposée mardi devant la Cour supérieure du Québec, son avocat et elle affirment que le Cirque du Soleil a fait preuve de négligence en choisissant un lieu de répétition inapproprié afin de ne pas perturber l'horaire des représentations. Le Cirque aurait ainsi placé ses artistes dans une situation de danger imminent.

Selon la poursuite, les acrobates de la barre russe - l'équipe dont Mme Gosudareva faisait partie - ont tout de suite remarqué, lors de leur arrivée à Nice, que l'espace qui leur était réservé n'était pas adéquat. Or, il semble que même si la direction du spectacle avait été informée des problèmes, aucun changement n'avait été apporté.

Après sa chute, l'artiste russe a été transportée au centre hospitalier régional, où elle est restée immobilisée plusieurs jours. Elle a aussi dû être opérée sous anesthésie générale, explique-t-on dans le document de cour. Les conséquences physiques de l'incident seraient toujours douloureuses aujourd'hui.

À titre d'artiste pour le Cirque du Soleil, Anna Gosudareva touchait un salaire d'environ 80 000$ par an. Elle affirme que l'accident a mis fin à sa carrière et réduit à néant ses chances de devenir entraîneuse.

Sécurité des artistes

L'avocat montréalais qui représente l'acrobate russe, Me Geoffroy Guilbault, a préféré s'abstenir de commenter le dossier pour l'instant. Pour sa part, la directrice des relations publiques du Cirque du Soleil, Renée-Claude Ménard, a affirmé que l'entreprise «met tout en oeuvre pour assurer la sécurité et les conditions optimales de nos artistes».