Maxim Laurin et Ugo Dario, qui forment l'un des plus éminents duos de bascule au Québec, se sont joints récemment à l'équipe de Machine de cirque, fondée il y a deux ans par Vincent Dubé et le duo de jongleurs Les Beaux Frères. Un collectif tout neuf que l'on verra en 2015 à Québec et à Montréal.

Dès leur sortie de l'École nationale de cirque (ENC), en 2011, ces spécialistes de la planche coréenne sont très vite devenus incontournables.

Maxim Laurin et Ugo Dario ont d'abord décroché l'or au Festival mondial du cirque de demain à Paris, l'une des plus prestigieuses compétitions de cirque au monde. Puis, ils ont créé un numéro de bascule pour Zarkana du Cirque du Soleil, lors de son passage en Espagne.

Dès leur retour à Montréal, ils ont fait le saut avec Les 7 doigts de la main pour la création de Séquence 8, avant de partir en tournée avec eux. Si vous les avez vus à la TOHU à l'été 2012, vous vous souvenez sans doute de leur numéro. Il était non seulement épatant, mais aussi désarmant, attendrissant.

«On a toujours travaillé de manière à ce que les gens oublient l'appareil, confie Maxim Laurin. Pour qu'ils ne voient que l'énergie qu'il y a entre Ugo et moi. Après ça, qu'on saute ou non, il y a toujours cette énergie-là.»

Maxim Laurin et Ugo Dario, qui ont mis fin à leur aventure avec Les 7 doigts le 19 décembre, feront équipe avec un autre duo, celui-là formé des jongleurs Raphaël Dubé et Yohann Trépanier, mieux connus sous le nom Les Beaux Frères. Ce duo de Québec a créé un premier spectacle de rue et joué avec plusieurs compagnies, dont Vague de cirque et Éloize.

Les deux duos font désormais partie du collectif Machine de cirque.

Derrière la Machine

Le fondateur de Machine de cirque, Vincent Dubé - le frère de Raphaël -, a terminé sa formation en cirque à Québec dans les années 90. Il a notamment fait partie de la distribution de Wintuk, du Cirque du Soleil. Le hasard a voulu que l'acrobate multidisciplinaire de 35 ans, actuellement au Théâtre du Passage de Neuchâtel, en Suisse, soit aussi... ingénieur!

«Ça fait 20 ans que je fais du cirque, a-t-il confié à La Presse, mais, pendant ce temps-là, j'ai étudié en génie. J'ai commencé en génie mécanique, mais j'ai obtenu mon diplôme en génie civil. J'ai toujours voulu incorporer mes connaissances en ingénierie dans un spectacle de cirque; c'est ce qui m'a amené à fonder Machine de cirque.»

La réflexion de Vincent Dubé s'est précisée alors qu'il travaillait à un numéro de jonglerie. «Je faisais un numéro de balles rebonds sur une batterie et je me suis dit que je pourrais peut-être concevoir une machine pour envoyer des balles automatiquement sur les tambours et créer une séquence de rythmes assistés par ordinateur...»

C'est ainsi qu'est née la machine, entre autres inventions de Vincent Dubé, qui a également conçu une structure acrobatique en échafaud.

«Ce n'est pas un spectacle uniquement sur les machines, mais on a gardé le nom, parce que le corps humain est aussi une machine incroyable.»

Lier la sauce

Comment Machine de cirque, qui devrait présenter son premier spectacle le 21 mai prochain à Québec (au Théâtre de la Bordée), compte-t-elle s'y prendre pour concevoir un spectacle avec deux spécialités comme la jonglerie et la planche coréenne?

«La planche fait partie des différents mécanismes qu'on va intégrer à cette machine, notamment pour l'activer, répond Vincent Dubé. La structure sur laquelle est accrochée la machine est une structure acrobatique avec des mâts chinois; les artistes vont pouvoir faire du parkour, circuler. Le musicien Frédéric Lebrasseur sera aussi présent sur scène.»

Le spectacle de Machine de cirque est campé dans un lieu indéfini à la suite d'un cataclysme. Les survivants devront se reconstruire une maison et un abri, tout en retrouvant d'autres survivants.

Vincent Dubé, qui oeuvre à titre de metteur en scène, en est déjà à planifier une tournée européenne. Si tout se passe bien, on devrait pouvoir les voir l'été prochain au festival Montréal complètement cirque.

«Cet été, nous allons jouer au festival Arts and Ideas de New Haven, au Connecticut, nous dit Vincent Dubé. Nous serons en Europe en 2015 et, en 2016, je vais adapter ce spectacle pour les cabarets allemands. C'est très emballant.»

Maxim Laurin et Ugo Dario, eux, ont envie de s'investir dans cette nouvelle compagnie. «On a créé plusieurs numéros ensemble, indique Ugo Dario, mais là, on a envie de pousser plus loin le processus créatif. Ce collectif nous donne la possibilité de construire un spectacle. On est vraiment très motivés.»

Ce qui les allume

Festival

Le Festif! de Baie-Saint-Paul

Maxim: «C'est là qu'on a présenté les premières ébauches de notre spectacle avec Machine de cirque.»

Essai

Ma vie avec Mozart, d'Eric-Emmanuel Schmitt

Ugo: «J'ai aimé cette combinaison d'écriture et de musique.»

Musique

Maxim: « La rencontre du chanteur et poète Bernard Adamus au festival Carmagnole. »

Cinéma

Interstellar, de Christopher Nolan

Ugo: «J'ai adoré ce film de science-fiction où un groupe d'explorateurs cherche une nouvelle planète habitable.»

Roman

Trombone rouge, de Kyle MacDonald

Ugo: «J'ai été fasciné par son histoire d'échange d'objets et de rencontre de gens.»