Il y avait une belle folie sur la scène de la TOHU jeudi soir pour la première de From the Ground Up!, de la troupe de cirque australienne Circus Oz. Un spectacle musical un peu éparpillé, c'est vrai, mais énergique à souhait et, surtout, joué dans un esprit bon enfant. Sans prétention.

Premier constat: il y a beaucoup de clowneries dans ce «chantier» où les numéros s'enchaînent frénétiquement. Les acrobates, cabotins, ne font pas dans la dentelle. Il n'y a rien d'émouvant dans leurs propositions. La troupe a préféré ici l'humour et les numéros d'adresse.

Parmi la douzaine d'interprètes, on retrouve un cow-boy (interprété par un autochtone, ce qui est en soi amusant), un Beau Brummell, un barbu et un magicien raté, qui s'avère être meilleur jongleur... En fait, on se croirait au cirque en compagnie des Village People, beaucoup plus qu'avec le Magicien d'Oz.

Le directeur artistique d'Oz, Mike Finch, a dit s'être inspiré des photographies de Charles Ebbets représentant des travailleurs de la construction juchés sur des poutres suspendues dans les airs, croqués dans des poses décontractées. On a compris que ce n'était là que le point de départ de cette création.

From the Ground Up! n'a en fait rien à voir avec le photographe américain. Il n'y a d'ailleurs aucune projection pendant le spectacle. Il reste que les acrobates exécutent leurs numéros (entre autres sur une poutre métallique) dans le même esprit de désinvolture que ces travailleurs aériens de la construction.

Musique live

La musique est omniprésente dans ce spectacle de deux heures (avec entracte). Elle est interprétée par un groupe formé de trois musiciens, qui font partie intégrante du spectacle. Dans un numéro assez audacieux, la batteuse (Bec Matthews) fait d'ailleurs un solo dans une espèce de nacelle en bois suspendue dans les airs. Impressionnant.

Les acrobates ne sont pas en reste. Eux aussi font de la musique à un moment ou à un autre du spectacle. Mais l'essentiel de leur contribution relève bien du cirque. Entre les numéros de groupes - notamment au trapèze et à la planche sautoir - sont intercalées des performances solos au rolo-bolo, à la jonglerie et au bâton. Entre autres.

Quelques numéros audacieux ont attiré notre attention. On pense à ces figures d'équilibre exécutées sur une perche (genre de mât chinois, mais souple), qui faisait tanguer l'acrobate. À la fin, on a également aimé voir le piano s'élever dans les airs en même temps que son interprète, qui a mis la touche finale au spectacle.

Impossible de ne pas mentionner la présence d'Antoine Carabinier (le barbu!) du Cirque Alfonse, appelé en renfort par les Australiens pour remplacer un acrobate blessé. L'artiste de Saint-Alphonse-Rodriguez, qui fait un numéro solo à la roue Cyr, s'intègre parfaitement à cette bande de joyeux lurons. Pas toujours subtils, mais sympathiques.

À la TOHU jusqu'au 9 mars.