La troupe Vague de Cirque a planté son chapiteau de 200 places dans le Vieux-Port de Montréal cette semaine, près d'un an et demi après avoir créé Carrousel et corde à linge ici même, à Montréal Complètement Cirque.

Il s'agit bien sûr du même spectacle qu'à l'été 2012, mais avec une nouvelle distribution, dans laquelle on trouve des artistes beaucoup plus expérimentés. Parmi eux, mentionnons Yannick Blackburn et Fanny Laneuville, qui font un époustouflant duo de trapèze.

Le retour de Vague de Cirque met ainsi fin à une tournée québécoise épique, qui a mené la troupe de Noémie Gervais et d'Alain Boudreau jusqu'à Fermont! Les huit artistes nous arrivent donc avec plus de 130 représentations dans le corps, un énorme gain. Visible et appréciable.

Il y a dans ce spectacle familial un côté volontairement brouillon et improvisé, où les membres d'une troupe de cirque forain nous apparaissent toujours mal préparés ou surpris, voire dépassés par les événements. Le spectacle y est traversé de temps morts et de transitions cahoteuses. Un pari qui demeure risqué, encore aujourd'hui.

À la création, les jeunes interprètes étaient tellement hésitants et verts qu'on en venait à se demander si ce concept n'était pas une façon d'excuser leurs maladresses... Ce n'est heureusement plus le cas avec ce groupe-là, qui maîtrise parfaitement les numéros présentés et qui ont la nécessaire assurance sur scène pour jouer à ce jeu.

Carrousel et corde à linge, il faut bien le dire, accorde une place importante au jeu clownesque, soyez-en avisés. Un jeu mené rondement par Philippe Trépanier, qui est le maître de piste du carrousel, même si ses numéros de séducteur un peu macho sont un brin répétitifs. Ses numéros à la guitare et au diabolo étaient fichtrement efficaces.

La déclinaison du jeu clownesque chez les interprètes est l'une des forces du spectacle, même s'ils n'ont pas tous la même aisance, il faut en convenir.

Dans une scène très rigolote, le voltigeur australien Coen Clark - une des révélations de ce spectacle - reçoit de petites attentions après chacun de ses sauts à la barre russe. Très réussi. Il brille également dans un numéro de main à main sur la musique de Staying Alive. Comique et savoureux.

Il faut bien l'admettre, il y a un côté naïf et bon enfant complètement assumé dans cette quatrième création. Et pourquoi pas? Avec toutes ces vagues de cynisme qu'on se prend tous les jours en pleine gueule, une petite tasse de cette candeur-là, de temps en temps, ça fait du bien.

Jusqu'au 2 novembre dans le Vieux-Port. Horaires: vaguedecirque.com