Le directeur du Festival mondial du cirque de demain, Alain Pacherie, paraissait détendu mardi soir pour l'ouverture de son «édition spéciale» montréalaise. Le spectacle qu'il a concocté avec Pascal Jacob est manifestement une partie de plaisir à côté de la compétition parisienne, plus sérieuse, où s'affrontent chaque année les artistes de cirque les plus doués de la planète.

Comme pour ses deux précédentes présentations, le festival a retenu une dizaine de numéros primés au cours des dernières années, incluant ceux de quatre médaillés de 2013. Le tout livré par des artistes eux aussi libérés de la pression de la compétition.

Une douzaine de finissants de l'École nationale de cirque ont ouvert les festivités avec un numéro collectif mis en scène par Julie Lachance. Mais c'est l'inénarrable maître de cérémonie Calixte de Nigremont, qui a donné le ton à cette sympathique soirée franchouillarde. Ne vous attendez pas à une mise en scène très fine ou élaborée puisque les numéros s'enfilent les uns après les autres. Malgré cette approche linéaire, on ne s'ennuie absolument pas.

La surprise de la soirée? Le duo belge Bert & Fred. En plus de leur numéro de trapèze Washington primé cette année à Paris, ils ont interprété leurs craquants personnages de sadomaso, elle dominant son «Bert» avec délice en l'entraînant dans des jeux acrobatiques assez dangereux, merci.

L'autre duo qui a rapidement gagné la faveur du public est allemand: Chris & Iris. Ces spécialistes de main à main, médaillés d'argent l'an dernier, nous ont agréablement divertis. Il faut dire que le porteur est littéralement deux fois plus grand que sa voltigeuse.

Mentionnons aussi la présence de l'artiste de rue chinois Ba Jianguo, qui fait un très beau numéro de toupie; le trio comique Starbugs, très drôle; les contorsionnistes tanzaniens Robert et Abillahi, hallucinants; ainsi qu'un numéro d'équilibre sur verres, mené rondement par Julia Mathez, qui manipule une marionnette du nom de Camélia, une vieille femme déterminée à faire du ballet. Ça ne s'invente pas.

La soirée s'est conclue par le numéro énergique de l'Américaine Nathalie Enterline, médaillée d'or du 7e festival pour son numéro de twirling bâton. Un programme de haut vol donc, qui a le mérite de nous montrer toute la diversité de ce qui se fait sur la planète cirque.

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Jusqu'au 3 mars à la TOHU.