Cette petite troupe de cirque française débarque au Québec pour la première fois avec son deuxième spectacle en poche, créé il y a trois ans en Belgique. Pfffffff est basé sur un conte populaire mettant en scène une mouette et sept chats. Les quatre acrobates d'Akoreacro nous le livrent en présence de quatre musiciens performateurs.

Ils se sont rencontrés il y a 11 ans à l'École de cirque de Châtellerault, dans la région de Poitou-Charentes. Claire, la voltigeuse, spécialiste de main à main et de banquine; Basile, l'acrobate jongleur; Maxime, l'équilibriste; et Romain, le porteur. Ensemble, ils ont poursuivi leur formation à l'École de cirque de Moscou avant d'offrir leurs services à quatre. Dans les cabarets allemands, en Suisse, en Finlande, etc. Jusqu'à ce qu'ils fondent leur propre compagnie et créent leur premier spectacle So Circus, en 2006.

Pfffffff est leur deuxième spectacle, créé en Belgique en 2009. «C'est un spectacle qui allie musique et acrobatie, explique Claire Aldaya, au cours d'un entretien téléphonique. Le spectacle est basé sur un conte populaire, qui raconte l'histoire d'une mouette sur le point de mourir, qui croise un chat, prêt à la manger. La mouette consent à se faire manger, mais fait promettre au chat de couver son oeuf et de montrer à l'oisillon à naître, comment voler. Ce que le chat accepte de faire.»

Claire, la seule femme de la distribution, sera cette mouette naissante, tandis que ses partenaires de jeu incarneront les chats de ruelle, qui doivent lui apprendre à voler. «C'est un conte qui parle de la différence, explique Claire Aldaya. Comment vivre ensemble malgré ses différences, comment on peut être solidaire aussi dans une société individualiste où tout le monde se bagarre. Bref, comment créer une harmonie pour profiter des différences de chacun. C'est un peu l'histoire de notre collectif. Mais c'est aussi l'histoire de la vie.»

La musique sera donc très présente. Hip-hop, klezmer, tango ou jazz, les quatre musiciens partagent la scène avec les acrobates, participent à leurs chorégraphies, se déplacent aussi avec eux. «Ils font partie intégrante du spectacle, précise Claire Aldaya. Et puis, ils nous aident à livrer ce conte. On s'est aussi beaucoup inspirés du cinéma muet, de Charlie Chaplin, Buster Keaton, du music-hall également, pour transmettre des émotions puisqu'il s'agit d'un spectacle sans paroles. La musique réussit bien à porter le conte.»

Le titre Pfffffff est un clin d'oeil aux dialogues entre les musiciens et les acrobates qui sont produits grâce aux effets du beat boxing, ces imitations vocales de boîtes à rythmes, à la façon du collectif australien Tom Tom Crew, vus au festival Complètement cirque il y a deux ans. «C'est le langage commun des personnages, qui créé un dialogue entre la musique et l'acrobatie. C'est un mélange qui se faisait beaucoup dans les cirques traditionnels. D'ailleurs notre prochain spectacle, qui sera créé au mois de juillet prochain (Le cri) se fera aussi avec des musiciens.»

Pfffffff sera présenté pour la première fois au Québec, mais les membres d'Akoreacro connaissent bien la communauté circassienne québécoise. «C'est vrai que nous avons beaucoup d'amis de cirque québécois, c'est quand même un petit milieu, on se croise un peu partout dans le monde. Nous avons même joué dans le spectacle iD d'Éloize, pour remplacer un numéro, à Toronto et pendant une partie de la tournée en France. Mais là, on a hâte de présenter notre spectacle ici, tous ensemble.»

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Pfffffff, à la TOHU, du 25 septembre au 6 octobre.