Le parcours de Thibaut Philippe sort des sentiers battus, c'est le cas de le dire. Le jeune Français de 27 ans a commencé à faire du vélo trial (passage d'obstacles à vélo) à l'âge de 14 ans, avec son frère, dans son quartier de la région parisienne. Petit à petit, les frères Philippe ont décidé de monter des spectacles de rue avec leurs vélos. Comme ça, pour le plaisir, sans formation particulière. Parallèlement, Thibaut Philippe a poursuivi des études de marketing à Paris. Il a même obtenu sa maîtrise en stratégie d'entreprises pendant la tournée d'iD, spectacle dans lequel il présente un des numéros les plus épatants. Rencontre.

Q Comment êtes-vous passé du marketing au Cirque Éloize

R Pendant mes études en marketing, j'ai continué à faire du vélo trial. À mon retour d'un voyage en Australie, un ami m'a mis en contact avec Jeannot Painchaud. Il avait commencé à travailler sur la création d'iD en Corée du Sud, mais ça ne le branchait pas trop. En fait, il se cherchait un remplaçant. C'est comme ça que je suis arrivé. Après la Corée du Sud, j'avais très envie de continuer à travailler avec Éloize. Presque trois ans plus tard, j'y suis encore.

Q Comment ont évolué vos numéros dans iD?

RDans la première partie, je monte sur le décor avec mon vélo. Ce numéro a été chorégraphié par Mourad Merzouki. Au début, je ne montais pas jusqu'en haut du mur du décor, mais maintenant oui. Dans la deuxième partie, je m'amuse à faire des figures autour d'un volontaire allongé par terre. Les gens adorent. Au fil des mois, j'ai changé des petites choses, mais je ne veux pas tout dévoiler.

Q Le vélo trial au cirque, c'est vraiment nouveau, non?

R Absolument. C'est sûr qu'on ne fait pas de figures avec le vélo trial. Comme avec les vélos acrobatiques ou les unicycles. On est entraîné à faire des courses à obstacles. On peut faire des 180 degrés ou des 360 degrés. Mais, en compétition, on ne fait jamais ça. Il a donc fallu que je trouve une façon de présenter mes numéros. Le côté urbain du spectacle m'a permis de bien m'intégrer.

Q Qu'est-ce qui est le plus difficile dans ces numéros?

R Le plus difficile à prévoir, c'est la casse d'une pièce du vélo. Vu que c'est un sport mécanique, c'est difficile de savoir comment le vélo va se comporter. Certains bris peuvent entraîner des chutes graves. Heureusement, je n'ai eu que de petits bris, qui m'ont parfois empêché de terminer mon numéro, mais qui n'ont eu aucune conséquence.