Jamie Adkins a vécu «15 hivers» à Montréal. Le clown-acrobate d'origine californienne est de retour au Québec, qu'il qualifie de «Hollywood du cirque», pour nous présenter son deuxième spectacle solo: Circus Incognitus.

Jamie Adkins aime dire qu'il est né à San Diego, mais que son personnage de clown, lui, est né au Québec.

C'est en travaillant pour le Cirque Éloize, sur le spectacle Excentricus (de 1998 à 2001), qu'Adkins a fait la connaissance du duo de clowns Les Voila. «Moi, j'avais un numéro d'équilibre sur fil (slackwire), mais tous les soirs, je regardais ce numéro de clown et je riais», raconte l'artiste américain maintenant établi à Gatineau avec femme et enfant.

Petit à petit, l'acrobate s'est intéressé à l'art clownesque, jusqu'à ce que les deux ne fassent plus qu'un. C'est ce drôle d'oiseau, moitié clown, moitié acrobate, qui s'amène à la TOHU cette semaine avec Circus Incognitus, présenté plus de 600 fois depuis sa création il y a cinq ans. «Finalement, j'ai réalisé que j'appréciais beaucoup plus les rires que les applaudissements. Ç'a été un déclic dans mon parcours.»

Il n'a fait qu'un seul trimestre à l'École nationale de cirque de Montréal, en 1996, avant d'être happé par le célèbre cirque de San Francisco, Pickle Family Circus, avec qui il a tourné pendant deux ans avant de se joindre à l'équipe d'Éloize. «C'est vrai que je ne suis pas resté longtemps à l'École, mais j'ai retenu deux choses, dit-il: d'abord toute la dimension artistique de la préparation d'un numéro de cirque. Et puis le travail acharné et répétitif pour le maîtriser.»

Circus Incognitus se présente ainsi comme une comédie assez «physique». «Le clown a un partenaire de jeu qui est le public. Il n'est jamais seul. Moi, je suis toujours à l'affût de la moindre réaction manifestée par les spectateurs. C'est ce qui m'alimente. C'est aussi pour ça que le spectacle n'est jamais tout à fait le même. Évidemment, il y a un scénario, des numéros acrobatiques, en particulier de la jonglerie et de l'équilibre. Mais c'est dans des moments de distractions que mon personnage fait du cirque. Avec des objets du quotidien.»

En 2003, Adkins a présenté son premier spectacle solo (également présenté à la TOHU) qui s'appelait Typo, produit par Éloize. «J'étais seul sur scène avec un musicien (Anne-Marie Levasseur). C'était l'histoire d'un clown qui tentait d'écrire un spectacle de clown sur sa machine à écrire. Évidemment, ce n'était pas possible à faire... Il fallait qu'il se trouve face à son public pour que ça marche! D'une certaine manière Circus Incognitus est la deuxième partie de Typo. Parce qu'à la fin du premier show, mon personnage a son spectacle en main. Dans le deuxième, il cherche un lieu pour le présenter.»

Jamie Adkins a aussi fait partie de la distribution de Wintuk, du Cirque du Soleil. Un spectacle présenté au Madison Square Garden de New York à la fin des années 2000. Encore une fois, il a peaufiné son personnage de clown-acrobate, en présentant un numéro d'équilibre sur fil, mais de façon humoristique. «J'aime ce mélange des genres, mais par-dessus tout, ce que j'aime, c'est faire rire les gens.»

Quelle sera la suite de Circus Incognitus? «Je ne pensais pas que ça marcherais aussi bien. On a eu une année formidable. On a joué au New Victory Theatre de New York, au Théâtre de la cité internationale de Paris, au Mexique, en Russie, au Yukon. Donc, on va continuer de le présenter. Nous allons notamment faire une tournée en France. Mais cet été, je vais me mettre à l'écriture d'un nouveau spectacle, avec des amis de cirque de Montréal. J'aimerais le concevoir de manière à ce que ces artistes puissent faire des rotations parce qu'ils ont tous trop d'engagements.»

Circus Incognitus, du 5 au 11 mars à la TOHU.