Noyée sous les plaintes de spectateurs mécontents après de nombreux ratés, notamment au spectacle de The Killers, samedi, la Place Bell réitère ses excuses et «sa volonté de mieux faire les choses». «La prochaine fois que les clients vont venir ici, ça va mieux aller, promet le président de l'amphithéâtre, Vincent Lucier, en entrevue avec La Presse. On en fait le serment.» Aperçu de six ajustements annoncés par le Groupe CH, propriétaire du gestionnaire evenko.

1. Revoir l'accès à l'amphithéâtre

Les problèmes opérationnels à la Place Bell ont pris des proportions inquiétantes samedi dernier, alors que des milliers de spectateurs de The Killers ont patienté à l'extérieur de l'amphithéâtre à une température ressentie de -35. «On a fait face à une succession de petits événements exceptionnels qui ont conduit à la tempête parfaite, se désole Vincent Lucier, président de la Place Bell. Météo peu clémente, routes enneigées, froid glacial... Le band The Killers lui-même a été pris dans la tempête, et est arrivé avec plusieurs heures de retard, ce qui a engendré un retard de l'ouverture des portes.» Samedi, seuls six postes de sécurité filtraient le passage de près de 10 000 clients. evenko reverra à la hausse les accès, assure Vincent Lucier. «On ne pourra pas inventer une nouvelle porte à la Place Bell, mais on peut ajouter des portiques d'entrée, et c'est ce qui va être fait pour les prochains spectacles du genre The Killers. Il faut trouver des façons pour accélérer l'entrée dans l'édifice.»

2. Repenser le stationnement

Le stationnement intérieur de la Place Bell s'est avéré un cauchemar pour bien des personnes exaspérées par l'attente - jusqu'à une heure - à l'entrée et à la sortie. L'opérateur du parking, l'organisme Cité de la culture et du sport, a changé ses façons de faire dès mercredi, lors d'un match du Rocket de Laval, auquel environ 5000 fans ont assisté. Les automobilistes paient dorénavant leur billet en amont plutôt qu'au terme des événements. «À la fin du match, tout le monde a été capable de sortir en 12 minutes», se réjouit M. Lucier. Le 4 janvier, après un spectacle familial de La Pat' Patrouille, des véhicules ont été paralysés dans le stationnement intérieur si longtemps qu'une alerte au monoxyde de carbone a été déclenchée. Vincent Lucier, du Groupe CH, indique que le métro et le système de navettes gratuites à partir de l'hôtel de ville de Laval restent les options de transport à privilégier.

3. Rendre la circulation plus fluide

L'aménagement autour de la Place Bell engendre de nombreux goulots d'étranglement, à la fois pour les clients de l'amphithéâtre et les automobilistes de passage. «On compte maintenant sur une présence accrue des policiers autour de la Place Bell pour faire de la circulation active avant et après les matchs ou les événements, souligne M. Lucier. On a aussi changé la signalisation routière.» Des signaleurs ont en outre été affectés au boulevard Concorde pour mieux guider les voitures qui convoitent un stationnement et ceux qui poursuivent leur route. «Mercredi, ça prenait précisément 9 minutes pour faire le grand tour de la Place Bell, alors que ça a probablement pris autour de 45 minutes au show de The Killers.»

4. Améliorer la communication

evenko n'admet pas avoir mis trop de temps à réagir à la suite du cafouillage de samedi au spectacle de The Killers. La Presse tentait de joindre les gestionnaires de la Place Bell depuis plusieurs jours. M. Lucier indique que son équipe et ses partenaires voulaient d'abord repérer les problèmes. «On s'est assis d'urgence avec la Ville de Laval, la Cité de la culture et des sports et les policiers de Laval pour trouver ce qu'on pouvait faire de mieux. Je ne ferai pas de politique, mais c'est une responsabilité partagée.» En ce qui a trait aux spectateurs en colère, le gestionnaire assure avoir prêté l'oreille. «Dès dimanche, on a émis nos commentaires et nos excuses sur les réseaux sociaux, explique-t-il. Et dès le lendemain, tous les gens qui ont acheté un billet pour The Killers ont reçu un courriel les invitant à communiquer avec nous. Les gens ont été pris en charge le plus rapidement possible.» Que dit-il aux nombreux clients qui se sont juré de ne plus jamais mettre les pieds dans l'amphithéâtre lavallois? «Je suis désolé que des gens aient eu le sentiment d'être mal reçus. Ils vont constater que les choses seront mieux faites. On est là pour leur donner la meilleure expérience possible.»

5. Minimiser les problèmes techniques

Samedi, trois interruptions de son ont mis à l'épreuve la patience des spectateurs et de Brandon Flowers, chanteur de The Killers. La nuit suivante, le groupe rock américain ne s'est pas gêné pour critiquer ces bogues sur Twitter. «On s'est renseignés sur les coupures, et je peux vous dire que nos équipes d'électriciens et d'ingénieurs sont sur le dossier, commente M. Lucier. Dans un spectacle comme celui de The Killers, il y a de la technique qui appartient au building et de la technique qui appartient au band. Il y a deux équipements qui se connectent l'un à l'autre, il y a deux acteurs. On n'est pas là pour blâmer quelqu'un, on est là pour comprendre. Des audits ont été faits, des tests sont en route au moment où je vous parle.» Le président de la Place Bell ajoute que «le risque zéro n'existe pas, comme dans n'importe quelle salle».

6. Installer des fontaines d'eau

L'absence de fontaines d'eau dans l'édifice est l'une des récriminations récurrentes des gens. Des familles déplorent avoir dû se rabattre sur l'achat de bouteilles, au prix fort. Encore une fois, evenko dit en avoir pris note et devrait régler la situation sous peu. «C'est en train de se faire, ça s'en vient, assure le président de la Place Bell. C'est un édifice flambant neuf, on est dans la période de rodage. Il y a des choses qui s'ajoutent au compte-gouttes, et la fontaine d'eau fait partie de ces items-là, c'est sur la liste d'épicerie.» Vincent Lucier promet que l'amphithéâtre tentera sans cesse de s'améliorer. «C'est nouveau pour les usagers, c'est nouveau pour les employés, c'est de grosses structures, de grosses machines. On n'a pas la prétention de penser que c'est parfait.»