Même si le prix de centaines de billets du spectacle Bonne fête Montréal a été réduit il y a quelques jours, Juste pour rire assure que les ventes vont bon train. Il faudrait cependant «remplir la salle à 110 % pour être rentable», a affirmé la productrice Luce Rozon à La Presse.

La productrice tient à remettre les pendules à l'heure au sujet de ce spectacle, qui sera présenté le 17 mai au Centre Bell et animé par Guy A. Lepage. D'abord, il ne fait pas partie des événements produits par la Société des célébrations du 375anniversaire de Montréal, dont son frère, Gilbert Rozon, est commissaire. De plus, ce spectacle à grand déploiement n'a pas reçu de subvention.

«Il y aurait conflit d'intérêts. Je lis sur les réseaux sociaux que le spectacle devrait être gratuit, que la Ville devrait payer, que Gilbert se fait un show, que les billets sont chers pour un show subventionné. Ce n'est pas le cas!», dit cette grande amoureuse de Montréal.

«J'ai dépensé sans compter»

Ce spectacle, né d'un désir commun de Guy A. Lepage, Lucie et Luce Rozon d'organiser un gros party, a pris des proportions phénoménales. C'est une centaine de personnes qui se partageront la scène, dont Rufus et Martha Wainwright, Diane Dufresne, Louis-José Houde, Gad Elmaleh, Marie Mai, Ariane Moffatt, Robert Charlebois, Dead Obies et Laurent Paquin.

Ils préparent tous des numéros inédits et, pour les artistes musicaux, ils seront accompagnés soit par l'Orchestre Métropolitain sous la direction de Yannick Nézet-Séguin, soit par les Porn Flakes.

«Je vais citer Jurassic Park: j'ai dépensé sans compter! Je ne m'en allais pas pour ça, je ne voulais pas un spectacle de cette ampleur. Mais je suis euphorique avec ce projet», avoue Luce Rozon.

La productrice confie que c'est le plus gros spectacle qu'elle a produit.

Devant le prix des billets qui varie de 79 $ à 224 $, de nombreux internautes ont manifesté leur mécontentement sur les réseaux sociaux. La semaine dernière, la production a ajouté 2000 billets, dont certains à 55 $.

Sur les 11 000 billets, environ 8000 auraient trouvé preneur. Il est par contre encore possible d'acheter huit billets contigus au parterre, a constaté La Presse hier.

«De temps en temps, il ne faut pas juste produire pour faire de l'argent. On a une responsabilité aussi. Lors de grands anniversaires comme celui de Montréal, il faut mettre nos efforts ensemble», avance la productrice.

«Il faudrait pratiquement remplir la salle à 110 % pour que ce soit rentable! Financièrement, ce sont de gros coûts, un spectacle comme celui-là. Il y a un orchestre sur scène!»

Un des regrets de la production est de ne pas avoir convaincu les chaînes télévisées de capter Bonne fête Montréal; le coût élevé des droits télévisuels aurait pesé dans la balance.

Il n'y a donc qu'une manière de voir cette production: être au Centre Bell le 17 mai à 20 h.

«J'aimerais ça que ce soit plein, plein, plein: 11 000 ou 12 000 personnes! Les gens achètent des billets à ces prix-là pour des artistes étrangers. Eh bien, ils devraient aussi investir quand ce sont nos plus grands artistes. C'est comme ça que nous réussissons à faire plus souvent de grands spectacles, de chez nous», lance Luce Rozon.

Photo David Boily, La Presse

Le spectacle Bonne fête Montréal est né d'un désir commun de Guy A. Lepage (absent de la photo), Lucie et Luce Rozon d'organiser un gros party pour la métropole.