Crise migratoire, conflit israélo-palestinien, censure en Iran : la politique s'est imposée au Festival shakespearien de Gdansk, dans le nord de la Pologne, dont la vingtième édition s'est achevé dimanche.

«Cette année, les thèmes et les accents politiques ont été particulièrement présents dans les pièces tant des théâtres polonais que de ceux qui étaient venus de l'étranger, notamment d'Israël et de l'Iran», souligne le professeur Jerzy Limon, directeur du festival et du Théâtre shakespearien de Gdansk (GTS).

«Les pièces de William Shakespeare livrent ainsi une réflexion sur les dangers du monde dans lequel vit le monde», ajoute cet universitaire polonais qui, il y a une trentaine d'années, s'est mis en tête de reconstruire un théâtre élisabéthain à toit ouvert à Gdansk.

«On a eu deux Hamlet, tous les deux très politiques», ajoute le président du jury du festival Jacek Kopcinski.

«HamletMachine, mis en scène par Nava Zuckerman, réalisatrice du théâtre israélien Tmuna, est un cri de protestation contre un pays en état de guerre permanente qui, pour maintenir cet état, utilise la religion», a-t-il précisé.

«Le Hamlet du metteur en scène iranien Arash Dadgar est un récit d'un pays où règne la tyrannie, où disparaissent les gens et les livres, d'où des scènes sur la censure omniprésente», ajoute-t-il.

Trente-deux théâtres de différents pays ont participé à cette vingtième édition particulièrement riche en évènements annexes à l'occasion des célébrations du 400e anniversaire de la mort de Shakespeare.