La série de spectacles Les arts s'invitent au Jardin est l'un des secrets les mieux gardés à Montréal, cet été. Chaque dimanche au Jardin botanique, des artistes comme Pierre Lapointe et Marie-Josée Lord offrent des spectacles en plein air. Ce dimanche, les centaines de visiteurs pourront écouter les fantastiques contes de Michel Faubert. Le conteur et membre du groupe Les Charbonniers de l'enfer ajoutera encore plus de poésie au magnifique décor du Jardin botanique, puisqu'il présentera son plus récent spectacle, La mensongère.

«Il est constitué d'un bouquet formé de plusieurs contes traditionnels, explique l'artiste. Lorsque je dis «conte traditionnel», ça peut sembler un peu flou pour les gens. Or ce sont des histoires qui sont transmises telles quelles, comme des romans, de génération en génération. C'est comme si tu avais appris par coeur Don Quichotte de ta mère, et que tu nous racontes Don Quichotte

Pour La mensongère, il a puisé dans les contes du répertoire du pays, notamment du Bas-du-Fleuve. Admirateur d'Edgar Allan Poe, il avoue qu'il a un penchant pour les histoires fantastiques.

Pour le reste, il tente de susciter un éventail d'émotions chez le spectateur: «Je ne serais pas capable de faire une soirée de contes où les gens rigolent du début à la fin. Je ne serais pas non plus capable de faire du gore du début à la fin. Et c'est bien, car la tradition est diversifiée.»

Récits de vie

En entrevue, Michel Faubert ne cache pas sa déception de voir de moins en moins d'artistes s'intéresser aux «histoires de la nuit des temps qui ne nous font pas le même effet que les autres histoires».

Avec une certaine déception, il explique que les jeunes conteurs, comme Fred Pellerin, préfèrent raconter «l'histoire de leurs familles, ce qu'on appelle des récits de vie. On a une "matante", on a un "mononcle" à qui il est arrivé quelque chose d'extraordinaire. Tu racontes leur vie et ça touche les gens. C'est un petit peu ça, le nouveau conte. Je ne m'en plains pas, parce que c'est un art de la parole et que c'est beau. Mais je crois encore que le conte traditionnel peut toucher les gens. Il s'agit juste d'en faire.»

Et c'est ce qu'il fera, avec grand plaisir, dimanche à 16h, au Jardin botanique de Montréal.