Ça pétait et rugissait hier soir sur la scène de la salle Wilfrid-Pelletier de la Place des Arts. Ça chantait et ça dansait aussi. Et ça riait dans l'assistance, dont la moyenne d'âge était beaucoup moins élevée qu'à l'ordinaire. Bref, présenté jusqu'au 18 mars, en anglais seulement, et mettant en vedette 24 danseurs/acteurs accompagnés de 9 musiciens, Shrek - The Musical a été bien reçu du public qui assistait à sa première nord-américaine.

Créé en 2008, remanié à plusieurs reprises et présenté devant quelque 200 millions de spectateurs à New York, Londres et Paris, le musical reprend l'intrigue du film d'animation.

En scène, donc, un ogre vert et rustre (Lukas Poost) qui vit dans un marais, solitaire et heureux de l'être. Jusqu'au jour où des personnages de contes de fées bannis du royaume viennent déranger son quotidien. Shrek va donc prendre les mesures nécessaires afin de s'en débarrasser et, pour cela, affronter le vil Lord Farquaad (Merritt David Janes). La voie de notre ogre croisera ainsi celle d'une princesse qui ne s'en laisse pas imposer (Liz Shivener), d'un âne verbomoteur (André Jordan) et d'une dragonne romantique (Kelly Goyette, dont la voix est la plus remarquable de la distribution).

Avec ses clins d'oeil parfois irrévérencieux aux contes, ses chansons amusantes et bien livrées, ses costumes colorés et son ingéniosité dans la «reproduction» des personnages (la marionnette géante qui incarne Dragonne est superbe; Merritt David Janes, à genoux et pourvu de fausses et courtes jambes pour incarner Farquaad, est hilarant), la production rend bien l'esprit du film.

Dommage que plusieurs décors fassent trop carton-pâte; et que la première partie soit un peu statique - d'où le décrochage, ici et là, des plus jeunes. Quel contraste avec l'ouverture de la deuxième partie où, alors que La Presse partait (heure de tombée oblige), la princesse Fiona dansait la claquette avec des rats. Un pur délice.

N'empêche: la production met le sourire aux lèvres en nous en faisant voir des verts (les ogres) et des pas mûrs, le Donkey d'André Jordan étant aussi disjoncté que celui d'Eddie Murphy.

Shrek - The Musical: musique de Jeanine Tesori; textes de David Lindsay-Abaire; direction de Steve Sposito. Jusqu'au 18 mars à la salle Wilfrid-Pelletier de la Place des Arts.