L'esprit de famille est une adaptation du texte de l'auteur français Éric Assous par Michel Tremblay. Une pièce mise en scène par Monique Duceppe, présentée au Théâtre Rougemont jusqu'en septembre, qui propose de donner un nouveau visage à la comédie estivale.

«C'est la troisième fois que je travaille avec Jean-Bernard Hébert et Michel Tremblay, explique Monique Duceppe. On avait déjà monté un texte français de Jean-Marie Chevret, un texte américain, puis Jean-Bernard m'est arrivé avec cette pièce dont il avait entendu parler, car elle a gagné cinq prix Molière en France.

«C'est un texte nouveau pour le monde de la comédie. Ce n'est pas un texte de comédie de situation, c'est plutôt une analyse de comportement de couple et même d'individus. Il n'y a personne qui court ou qui claque des portes. C'est assez rare d'avoir ça de manière aussi bien définie. J'aurais été un peu folle de le refuser, ce n'est pas évident de trouver une aussi bonne comédie», poursuit-elle.

Trois frères (Yves Bélanger, Antoine Durand et Roger La Rue) et leurs femmes (Anne Casabonne, Linda Sorgini et Catherine-Anne Toupin) se réunissent pour une pendaison de crémaillère. Un rassemblement familial qui tourne au règlement de comptes déguisé alors que surgit une ravissante invitée, Talia (Catherine Florent), que les hommes présents autour de la table ont bien connue. Son arrivée suscite immédiatement la suspicion chez les femmes et la panique chez les hommes.

«La réunion de famille se passe chez mon personnage, dans sa nouvelle maison de campagne. Plus la soirée avance, plus le bitchage se poursuit, précise Antoine Durand. Jean-Bernard Hébert et Monique Duceppe ont pris contact avec moi et j'adorais les répliques assassines de mon personnage. J'étais aussi en terrain connu avec les comédiens, dont Monique, puisque j'ai entre autres participé à sa première mise en scène, État civil: célibataire», ajoute-t-il.

Retrouvailles

En effet, après huit collaborations avec Monique Duceppe, le comédien Antoine Durand, qu'on retrouvera cet automne dans Providence, s'est rapidement senti à l'aise sur la scène du Théâtre Rougemont. «Ça fait longtemps que je travaille avec Monique alors quand elle m'a fait la proposition, j'ai été très tenté. Quand elle m'a parlé des autres comédiens, ça m'a fait encore plus plaisir et quand j'ai lu la pièce, j'ai été conquis. Je retrouve Linda Sorgini et Roger La Rue que j'avais côtoyés chez Duceppe dans Fragments de mensonges inutiles de Michel Tremblay. C'est vraiment, sans faire de mauvais jeu de mots, l'esprit de famille du théâtre et la collégialité de se retrouver qui m'ont séduit! Contrairement à la majorité des pièces de théâtre d'été que j'ai faites, c'est tout en subtilité. C'est très bien écrit et ça fonctionne au quart de tour, c'est un autre univers», dit-il.

La zizanie

Linda Sorgini joue quant à elle une professeure de français blasée qui n'a pas la langue dans sa poche. «Elle n'a pas le goût d'être là, elle se pense plus intelligente que les autres et elle dit tout haut ce que tout le monde pense tout bas. C'est la semeuse de chicane dans une famille», explique-t-elle à propos de son personnage.

Le texte d'Éric Assous a été habilement adapté par Michel Tremblay pour la version québécoise de la pièce dont les répliques parfois cinglantes collent parfaitement à l'humour français, sans pour autant tomber dans le règlement de comptes assassin.

«Ça rit beaucoup et si on ne veut pas se reconnaître, on reconnaît notre voisin! Je suis un peu comme un chef d'orchestre, il s'agit d'amener les comédiens quelque part pour créer une atmosphère dans laquelle les gens se reconnaissent», précise la metteure en scène. Forte de son succès estival, L'esprit de famille partira en tournée pour 35 représentations dans la province au début du mois de septembre.

L'esprit de famille, au Théâtre Rougemont jusqu'au 3 septembre.