Le New York Times, l'un des plus prestigieux journaux américains, a réservé un accueil favorable à Zarkana, l'opéra rock surréel de 50 millions de dollars, présenté en première mondiale mercredi au majestueux Radio City Music Hall de Manhattan.

«Le Radio City transformé en chapiteau de cirque», a titré le New York Times de jeudi, en parlant de la production du Cirque du Soleil qui a fait le pari de transporter sa magie sur l'une des plus grosses scènes au monde (6000 sièges).

Le quotidien new-yorkais constate que «le Cirque retourne en territoire connu», après l'échec de son vaudeville Banana Schpeel l'an dernier sur Broadway.

Sans apprécier tous les éléments de cette production parfois déroutante, le journal a aimé les effets spéciaux: une «technologie fastueuse et luxuriante», note-t-il. Quant à la direction artistique de François Girard, il la qualifie d'«exotique».

Le New York Times évoque aussi l'audace du Cirque du Soleil de présenter un spectacle permanent au Radio City Music Hall, en alternance avec les sémillantes danseuses en petite tenue qui y trônent depuis des décennies pendant la période des Fêtes.

«C'est difficile, même pour le plus fantastique et talentueux des gymnastes, de faire concurrence à une scène remplie de «rockettes» qui lancent leurs jambes vers le ciel à l'unisson», conclut avec une pointe d'ironie le critique du New York Times.

Le prestigieux quotidien tiré à plus d'un million de d'exemplaires avait aussi publié, au cours des dernières semaines, deux articles étoffés et positifs sur Zarkana et le fondateur du Cirque du Soleil, Guy Laliberté.

Cela dit, les autres journaux de la Grosse Pomme ont été moins tendres envers la production.

«Un cirque trop conformiste», a titré le New York Post au lendemain de la première, estimant que Zarkana n'offrait pas grand-chose de nouveau.

Le tabloïd a reconnu cependant que le dernier-né du Cirque du Soleil présentait «des numéros vraiment spectaculaires».

Dans la même veine, le New York Daily News a écrit que Zarkana manquait de «facteurs d'émerveillement», mais a qualifié le résultat final de «travail solide».

Le Daily News a souligné, pour sa part, le talent du créateur du spectacle François Girard, qui «sait comment créer de magnifiques tableaux scéniques».

Le New York AM, quotidien distribué gratuitement dans le métro, a parlé, quant à lui, de «flop» et a comparé Zarkana au malheureux Spider-Man, qui est l'objet de critiques assassines depuis des mois sur Broadway.

Le Wall Street Journal avait lancé le bal des mauvaises critiques en début de semaine, en disant que Zarkana «ne valait tout simplement pas la peine».

Succès pour One Drop

Mercredi soir, après la première, la soirée-bénéfice One Drop, pour l'accès à l'eau dans le monde, a permis d'amasser 400 000$ auprès de la communauté new-yorkaise.

Des centaines de personnes avaient répondu à l'invitation de Guy Laliberté et ils ont continué la fête dans une vaste salle de bal de Times Square. Les invités ont pu socialiser avec Garou, principale vedette de Zarkana, et Russell Martin, le receveur québécois des Yankees de New York, qui est également porte-parole de One Drop.

«Ce soir, nous avons fait progresser le rêve de l'eau pour tous», a déclaré Guy Laliberté.

Zarkana est à l'affiche du mardi au dimanche au Radio City Music Hall, jusqu'au 8 octobre. Plus de 230 000 billets (de 67$ à 360$ le billet, taxes comprises) ont été vendus jusqu'à maintenant. Le Cirque du Soleil espère attirer quelque 500 000 personnes à son ambitieuse production d'ici la fin de l'été. Elle doit tenir l'affiche au Radio City Music Hall en période estivale jusqu'en 2015.