Charlebois père et fils, les frères Éric et Hugo Lapointe, les Wainwright frère et soeur: le Grand Spectacle de la Fête nationale, le 24 juin au parc Maisonneuve, aura des airs de famille. Tout en restant un lieu de rencontre entre les générations: ici, Marie-Pierre Arthur, Damien Robitaille, Brigitte Boisjoli et Vincent Vallières; là, Claude Gauthier et Yves Lambert, celui qui «a fait d'une bottine un folklore», a dit de lui Guy A. Lepage, «fier» animateur du grand événement pour la troisième année consécutive.

Monsieur Lambert, l'ancien leader de la Bottine souriante qui joue présentement dans l'opéra-folk Les Filles de Caleb, aura la lourde tâche, à 19h, de réchauffer l'atmosphère pour le Grand Spectacle qui débutera à 21h et sera diffusé à compter de 21h30 à la Télévision de Radio-Canada et en simultané à la radio de Rythme FM et de SIRIUS. Dan Georgesco, le leader des Porn Flakes, dirigera la musique sur la grande scène du parc Maisonneuve où se terminera en fin d'après-midi le «Défilé des Géants de la Fête nationale».

Robert Charlebois n'a pas participé à la Saint-Jean dans la métropole depuis 15 ans: belle occasion de chanter Je reviendrai à Montréal avec son fils Jérôme ou encore Mon fils et moi, un texte de Claude Gauthier qu'il a mis en musique dans son époque Guadeloupe. M. Charlebois n'était pas à la Maison Ludger-Duvernay hier, non plus que Rufus et Martha Wainwright, engagés dans la préparation du spectacle en l'honneur de leur défunte mère Kate McGarrigle, demain et vendredi au Town Hall de New York.

Exit le discours

Grande innovation, cette année au Grand Spectacle de la Fête nationale: il n'y aura pas de «discours patriotique». Il y aura mieux: Claude Gauthier chantera Le plus beau voyage - Je suis d'Amérique et de France/Je suis d'octobre et d'espérance -, un grand cri personnel écrit le soir de la Saint-Jean, il y a 40 ans. «On sortait de la crise d'Octobre: j'avais écrit ça au «je» pour me libérer», nous disait M. Gauthier hier en reconnaissant que la chanson, au fil des ans, avait pris une dimension d'affirmation politique qu'il n'avait aucunement prévue.

Parlant pour sa part des dernières élections, Guy A. Lepage expliquait en entrevue que les Québécois étaient toujours à la recherche d'un Messie qui les conduirait à la terre promise. Entre-temps, quel impact le «virage orange» de la semaine dernière aura-t-il sur la grande fête du 24 juin? «Guyat» ne fait pas semblant de savoir: «On n'en est pas encore rendu à l'écriture avec Sylvie (Rémillard, la directrice artistique) mais c'est sûr que c'est une réalité dont il nous faudra tenir compte. Ce qu'on sait, par contre, c'est que les 300 000 personnes qui seront au parc Maisonneuve le 24 juin seront là parce qu'elles aiment le Québec.»