Où étaient les premiers spectacles de Malajube, Patrick Watson, Arcade Fire ou encore des Colocs, à l'époque? Dans des petites salles comme le Petit Campus, le Quai des brumes et la Casa del Poppolo, ou encore l'Escogriffe, le Divan Orange et le Verre Bouteille, qui invitent des musiciens presque tous les soirs.

«Ça garde la scène musicale en vie, lance le musicien et réalisateur Éric Goulet, alias Monsieur Mono, aussi le leader du groupe Les Chiens. C'est tout l'aspect démocratique qui est important. Les salles, ce n'est pas toujours abordable pour les artistes. Et quand tu es un musicien, tu veux jouer plus que trois fois par année.»

«C'est un espace de liberté et une expérience de proximité avec le public», ajoute-t-il.

Les petites salles comme le In Vivo, l'Alizé ou le Il Motore sont surnommées les «places», car elles sont membres de l'APLAS, soit l'Association des petits lieux d'art et de spectacles, cofondé par Lionel Furonet, programmateur du Divan Orange. «Ça part d'une passion totale, d'une conviction profonde de soutenir la relève musicale», indique-t-il.

Les PLAS ne sont pas considérés comme des salles de spectacle, donc leurs propriétaires n'ont pas d'aide financière du gouvernement pour y inviter des artistes. «C'est considéré comme un bar vu les heures de spectacles et parce que l'argent est surtout généré par le bar», explique Lionel Furonet.

Le jour de notre entrevue, le programmateur était un homme heureux. «Pour la deuxième fois, on vient de parler du Divan dans le New York Times», se réjouissait-il, faisant référence à un reportage intitulé «36 heures à Montréal». «Du jour au lendemain, je vois l'impact. Je reçois des appels de bookers internationaux.»