À l'ère des Air Miles et des milles Aéroplan, les timbres Gold Star ne sont pas près de tomber dans l'oubli. Grâce aux Belles-soeurs de Michel Tremblay, dont la version «comédie musicale» présentée cet été à Joliette pourrait se poursuivre jusqu'en 2013.

Devant l'immense succès que connaît cette pièce, les producteurs avaient annoncé en mai que celle-ci serait reprise au Monument-National en mars 2011 pour ensuite partir en tournée. Les dates de représentations s'échelonnent jusqu'en février 2012.

Or, le metteur en scène René Richard Cyr évoque maintenant de nouvelles supplémentaires avec un enthousiasme palpable. «Nous avons demandé des disponibilités aux comédiennes pour 2013, nous a-t-il dit en entrevue téléphonique. On essaie de bloquer des dates. Les comédiennes ont des agendas chargés. Et on comprend qu'elles veulent réaliser aussi d'autres projets.»

Maude Guérin, Marie-Thérèse Fortin et Guylaine Tremblay sont les trois têtes d'affiche de la pièce adaptée par Cyr et dont le livret musical est signé Daniel Bélanger. La troupe interprète 14 chansons durant le spectacle.

Rencontré il y a quelques jours dans le cadre de la sortie du film Trois temps après la mort d'Anna, la comédienne Guylaine Tremblay constatait que la pièce allait la tenir occupée pour un bout de temps. Jusqu'au début de septembre, elle jouera à Joliette avant de reprendre la pièce Ça se joue à deux avec son comparse Denis Bouchard, en octobre et novembre.

Sans avoir fait une étude exhaustive du profil des spectateurs de Joliette, René Richard Cyr estime que la pièce «ratisse très large». Oui, des autobus amenant des groupes de personnes âgées sont présents au Centre culturel, mais pas autant qu'on peut le voir dans d'autres théâtres d'été.

«Il vient des gens de Montréal, de Québec, d'un peu partout. Nous rejoignons tous les âges», assure-t-il.

Présentée pour la première fois en 1968, Les belles-soeurs a connu une grande carrière internationale avec des représentations en 15 langues dans 25 pays. Elle revient en force cet été au Québec, non seulement avec la comédie musicale, mais avec le disque qui en est tiré et l'exposition Les belles-soeurs s'exposent à l'Espace Création Loto-Québec.

Cette effervescence fait-elle en sorte que René Richard Cyr voit la pièce différemment? «Je vous dis cela avec humilité, répond-il, mais nous avons l'impression d'avoir pris un classique et d'en avoir fait un autre. La pièce a été repolie. On lui a donné une nouvelle forme. L'ajout de la musique fait en sorte que les passages drôles sont encore plus drôles et les passages tristes encore plus tristes.»

Pour lui, il ne fait aucun doute que la pièce de Tremblay va traverser le temps et l'espace.