Coups de coeurDe nombreux moments forts ont marqué ce quatrième FTA, à commencer par la journée consacrée aux pièces Littoral, Incendies et Forêts de Wajdi Mouawad, présentées en rafale de midi à minuit. Chacune des pièces est parvenue à m'émouvoir. Que demander de plus quand on va au théâtre? Mentionnons également la géniale mise en scène de Claude Poissant, qui a redonné vie à la pièce The Dragonfly of Chicoutimi, de Larry Tremblay. Un monologue à cinq voix qui multiplie d'autant l'impact d'un texte intéressant, mais pas essentiel. Enfin, L'effet de Serge, du Français Philippe Quesne, a eu sur moi un effet hypnotique agréable. L'idée de faire participer des acteurs amateurs locaux était originale et étonnante, même si on aurait souhaité les voir improviser un peu plus.

Déceptions

Dans sa pièce Cendres, Jérémie Niel a voulu représenter le sentiment d'errance de ses personnages, mais l'expérience du spectateur, passif face au désespoir d'un homme et de son petit-fils, n'a pas été marquante. Le metteur en scène a choisi de gommer le contexte historique, politique et géographique du roman d'Atiq Rahimi pour en extirper la substantifique moelle. L'exercice, entrepris avec le cinéaste Denis Côté, s'avère hautement intellectuel et ne nous donne pas la chance d'apprivoiser les hommes derrière le désespoir. Autre déception: la pièce Sonia, du metteur en scène letton Alvis Hermanis. Peut-être que mes attentes étaient trop grandes, ayant tellement entendu parler du génie du directeur du Théâtre de Riga. Mais cette pièce quasi muette m'a laissé indifférent. J'aurais préféré lire la nouvelle de l'auteure Tatiana Tolstaia. Deux autres déceptions: celles d'avoir raté Tragédies romaines, du Néerlandais Ivo Van Hove, et de n'avoir pu suivre le parcours à l'aveugle Tu vois ce que je veux dire?.