Un souper entre amis trentenaires dans Villeray, l'automne dernier. Quelques cadavres sur la table. Je ne sais plus si c'est Hugo ou Chantal, Sylvie ou Isabelle qui a parti le bal, mais ça a duré une bonne heure.

Tous nos souvenirs collectifs de RBO passés en revue. Ciné-quizz, Dagnel Spécifité, Madame Brossard, Anti-Palestine, le Chef Groleau, Génies en herbe, le hockey des aveugles, Super Jésus, Alain Chantelois. Les sketches récités en choeur, par coeur, in extenso, gras de smoked meat de marque Meeeple Leaf inclus.

 

Ils ont été nos Bidules. Nos idoles d'adolescence. Nous ne rations jamais leur rendez-vous hebdomadaire à la télé. Nous y communions. Nos souvenirs, déformés par la nostalgie, ont forcément été magnifiés. Dans notre esprit, les gars de RBO étaient libres. Libres de s'attaquer à l'establishment, de se moquer de tout un chacun, d'oser ce qui n'avait pas encore été osé.

Ils étaient à la fois caustiques et irrévérencieux, vulgaires et scatologiques, intelligents et adolescents. Ils ont marqué leur époque, notre jeunesse. Leur humour pas toujours raffiné, mais ô combien efficace, était contagieux. Aujourd'hui encore, lorsqu'un politicien, un joueur de hockey ou un animateur de télé fait un fou de lui, je regrette l'absence d'une relève aussi bête, méchante et talentueuse.

Je ne suis pas le seul. Nous étions accros aux produits Gamick International. Nous nous souvenons davantage, aujourd'hui, des parodies de RBO que des gens, des pubs, des émissions parodiées. Nous nous en souvenons ensemble. C'est ça pour moi, RBO.