Avant que le maire Gérald Tremblay n'annonce qu'il doublait la contribution de la Ville de Montréal au Festival du monde arabe, soit 60 000 $ cette année, le fondateur de l'événement, Joseph Nakhlé, a révélé hier que le 9e FMA serait plus modeste et plus pragmatique.

Les limites budgétaires fixées par un plan triennal de restructuration nécessitent une réduction importante de la durée du festival (de 17 à 11 jours) et du nombre des spectacles payants offerts dans le volet des Arts de la scène (de 40 à 25). Ainsi, le prochain FMA se déroulera du 29 octobre au 8 novembre. On en dévoilera la programmation le 30 septembre.

On érigera d'abord une Médina, un espace de partage et d'animation (danse, musique, etc.), du 30 septembre au 5 octobre dans le Hall des pas perdus de la PDA. Quelques semaines plus tard, on passera à la programmation payante.

«Le FMA est un événement porté à bout de bras depuis plusieurs années malgré une fragilité financière et un manque substantiel de financement public. C'est pourtant essentiellement un projet qui a formidablement réussi et qui a acquis une crédibilité artistique solide, ici et à l'étranger», a soulevé hier Joseph Nakhlé.

«C'est un projet audacieux qui évolue dans un contexte très particulier où les points forts peuvent basculer, à tout moment, en faiblesses, poursuit-il, dans un contexte ou la culture arabe fait l'objet d'une suspicion fortement généralisée.»

Les organisateurs du FMA associent cette suspicion au déclin des revenus provenant des ventes de billets de spectacle en 2007, soit une baisse de 75 % par rapport à l'année précédente.

«L'adhésion du public québécois à l'événement, qui donnait à l'équipe du FMA le courage et la détermination pour surmonter les contraintes reliées à la nature audacieuse du projet, aussi diverses et sévères qu'elles puissent être, a fait défaut pour la première fois. Cette rupture ne peut s'expliquer que par les effets néfastes des débats identitaires, fortement médiatisés, qui ont influencé le regard porté par une partie de la population sur la culture arabe», pense le fondateur et directeur artistique de l'événement.

Nommé président d'honneur du 9e FMA, le maire Gérald Tremblay a qualifié le FMA de «grand événement».

«C'est la raison pour laquelle j'ai accepté la présidence d'honneur de ce festival qui enrichit la vie culturelle des Montréalais. Le FMA est beaucoup plus qu'une simple manifestation culturelle. C'est un lieu d'échange, c'est surtout l'expression de cette volonté de mieux vivre ensemble qui caractérise Montréal.»