La fin de semaine prochaine, si vous passez sur l'esplanade de la Place des Arts et que vous sentez, tout à coup, que cinq personnes vous imitent, vous ne rêvez pas: l'événement The Art (prononcez dehors) II bat son plein. Du 12 au 14 septembre, entre 15h et 19h, à l'invitation de la Place des Arts, 13 chorégraphes et une cinquantaine de danseurs prendront d'assaut l'esplanade et ses alentours pour faire vivre aux passants des moments inusités.
Samedi après-midi, coin Jeanne-Mance et Sainte Catherine, trois demoiselles, IPod aux oreilles, semblent attendre l'autobus. Mais les passants qui traversent l'intersection ne peuvent s'empêcher de sourire en constatant, tout à coup, que toutes se trémoussent à l'unisson! Les badauds réagissent et s'interpellent: il se passe là quelque chose d'inhabituel. C'est la chorégraphe Katya Montaignac et ses danseurs qui répètent en vue de The Art II et leur petite danse obtient l'effet escompté. Le mot d'ordre de The Art: aller à la rencontre des passants, les impliquer et ainsi questionner le rapport entre interprètes et spectateurs.
The Art est présenté par La 2e Porte à Gauche. Cet organisme de production a été fondé par cinq intrépides jeunes chorégraphes montréalais, Amélie Bédard-Gagnon, Marie Béland, Johanna Bienaise, Frédérick Gravel et Katya Montaignac qui, pour amener la danse contemporaine dans l'espace public, ont déjà dansé dans les vitrines du magasin Simons, envahi les couloirs du métro Place des Arts pendant la Nuit blanche 2007 et occupé le Carré Saint-Louis lors de la première présentation de The Art en 2006.
Sur l'esplanade de la Place des arts, outre Katya Montaignac, vous risquez aussi de vous faire happer par l'inimitable Frédérick Gravel, fraîchement sorti de sa collaboration avec Pierre Lapointe, par Marie Béland, dont les danseurs risquent, à votre insu, de vous imiter, par Jean-François-Joseph Lapointe, biologiste de son état, qui fera danser l'ADN des spectateurs, par Frédéric Marier, qui a tout bonnement décidé de se laisser fondre dans tous les escaliers de l'esplanade, et encore par Sonia Lareau, Talia Leos, Jean-Sébastien Lourdais, Geneviève Gagné, Catherine Gaudet, Caroline Laurin-Beaucage ou Andrew Tay. «Les projets présentés sont tous très différents, souligne Katya Montaignac, car nous défendons aussi la diversité de la danse contemporaine.»
Et ne vous surprenez pas si ces valeureux chorégraphes et leurs danseurs viennent faire causette avec vous, après leur prestation, histoire de recueillir vos impressions. N'hésitez pas à les bombarder de questions et même à débattre avec eux des mérites de la danse ou de l'art contemporain. S'ils sortent ainsi sur la place publique, c'est justement pour démystifier tout ça, démontrer que la danse contemporaine n'est pas qu'une affaire d'élite et que vous y pigez bien plus que vous ne pensez.