Simple Plan a profité d'un séjour à Montréal l'hiver dernier pour présenter certains de ses nouveaux hymnes pop-punk en primeur à ses fans québécois. L'opération s'était faite presque dans le secret, à La Tulipe, une salle d'environ 700 places située sur la rue Papineau. Hier, le populaire groupe était de retour en ville. Et cette fois, sa visite était attendue: plus de 11 000 fans étaient venus l'acclamer au Centre Bell.

«Il était temps qu'on vienne faire un show à Montréal!» a lancé le groupe, après avoir livré Me Against the World. L'atmosphère était, il est vrai, électrisante. Avant même que Pierre Bouvier (chant), David Desrosiers (basse), Jeff Stinco (guitare), Sébastien Lefèvre (guitare) et Charles Comeau (batterie) ne mettent le pied sur scène, la foule scandait déjà «Simple Plan! Simple Plan!»

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La bande avait à peine entonné Generation, tirée de son plus récent disque, que les cris suraigus fusaient de tous les recoins de l'amphithéâtre. L'imparable refrain de Take My Hand, interprétée tout de suite après, a fait lever la tension d'un cran encore. L'enthousiasme n'a pas fléchi: chaque nouvelle chanson était accueillie par un déluge de cris et des tonnerres d'applaudissements.

Simple Plan se produisait sur une scène dépouillée. Seul un muret d'amplificateurs blancs barrait la scène. Sur le devant, on trouvait aussi quatre socles cubiques sur lesquels grimpaient tour à tour le chanteur, les guitaristes et le bassiste. Plus souvent qu'autrement, ils en descendaient en sautant, parfois même en faisaient le grand écart, figure imposée à tout groupe pop-punk qui se respecte.

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Habiles meneurs de foules, les gars de Simple Plan n'ont pas manqué une occasion de haranguer leur public. Des invitations à crier, à sauter, à chanter fusaient continuellement, des trucs vus mille fois, mais qui font mouche à tout coup quand on se trouve devant un public encore tout fraîchement entré dans l'univers du rock d'aréna.

Simple Plan, totalement décontracté, a même profité de l'occasion pour interpréter une chanson en français. Une improvisation volontairement dérisoire où Pierre Bouvier faisait rimer «Montréal», «ville natale» et «femme fatale». Disons que ses refrains sonnent mieux dans la langue de Green Day.

Les bidouillages électroniques et les boucles rythmiques, très présentes sur le dernier album du groupe, n'ont pas forcé de changement important sur scène. Ils s'intègrent naturellement, voire discrètement. L'impact de Simple Plan tient encore et toujours à l'efficacité de ses airs rassembleurs.

Il n'y a rien de fondamentalement nouveau dans Take My Hand ou Untitled (How Could This Happen to Me?), que Pierre Bouvier a d'ailleurs chanté au milieu du parterre. Mais ces chansons, comme la quasi-totalité du répertoire du groupe, sont d'une telle limpidité pop, d'une énergie tellement communicative, qu'elles deviennent plus grande que nature et parviennent aisément à faire vibrer un aréna.

Au bout d'environ 90 minutes d'un spectacle mené rondement, Simple Plan a conclu avec Perfect, hymne que la foule a repris en choeur d'un bout à l'autre de l'amphithéâtre. Encore plus fort que Untitled. Avant de s'exécuter, Pierre Bouvier avait pris la peine de remercier les fans québécois, qui ont permis à Simple Plan de devenir ce qu'il est et «de jouer au Centre Bell». Deux fois plutôt qu'une, d'ailleurs, puisqu'une supplémentaire a déjà été annoncée pour le 13 septembre.