Depuis mercredi et jusqu'à dimanche soir, les mélomanes de Rouyn-Noranda se sont mis au diapason de la sixième et faste présentation du Festival de musique émergente en Abitibi-Témiscamingue (FMEAT), qui a réuni sur la même affiche Navet Confit, Plants&Animals, We Are Wolves, Yann Perreau, Jérôme Minière, Loco Locass, Miracle Fortress, Duchess Says, Ghislain Poirier et tellement d'autres...

Manque de pot, le week-end s'annonce pluvieux là-haut, et l'atmosphère risque d'être tout aussi humide en salle où le public, affamé de musique fraîche, se rend au galop. Heureusement qu'on a conseillé aux invités californiens d'apporter une petite laine, juste au cas...

«O.K., ce n'est pas grave, on y va pour faire plaisir aux fans, coûte que coûte!» lance Scott Reeder, batteur du groupe Fu Manchu, sur un ton faussement résigné. Au fond, ça le démange bien de faire un voyage spécial, «deux concerts seulement au Canada, à Montréal (hier) et à ce festival, samedi soir. Ça faisait longtemps que nous n'y étions pas allés!»

Routiers de la scène stoner rock californienne, cousins de la fesse gauche de Queens of the Stone Age - la prétention en moins, et les chansons de filles et de gros chars en plus! -, Fu Manchu n'arrive pas au FMEAT par hasard. Il y a quelque chose dans ces riffs méchants et ces pesants grooves qui goûtent le gros rock sale du Lac-Saint-Jean, celui d'Olivier Langevin et Galaxie 500, des Dales Hawerchuk aussi, tous proches de l'organisation du festival abitibien.

Le groupe venait de poser ses valises, après une longue tournée, «l'Europe, deux fois l'Amérique, à peu près 125 concerts, dit le batteur. Hey, c'est plus que le nombre de concerts que Rush a donné lors de sa dernière tournée! Nous commençons déjà à travailler sur le prochain disque», successeur de We Must Obey, 10e album du groupe et coeur du spectacle qui sera présenté demain soir au Petit théâtre de Rouyn-Noranda, après une escale au Café Campus.

«Enfin, on commence seulement à en parler, précise-t-il. On s'échange des idées, ça commence toujours comme ça. En tout cas, on veut qu'il sorte au printemps, histoire de reprendre la route le plus vite possible».

Pour le prochain disque, pas question de changer la formule sur laquelle mise le groupe depuis ses premiers concerts, au début des années 90.

«Des gros riffs, de l'énergie, rien de moins! Et les fans n'ont qu'à bien se tenir: on va essayer de se faire pardonner de ne pas être allés les voir plus souvent.»

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6e Festival de musique émergente en Abitibi-Témiscamingue, jusqu'à dimanche. Info: www.fmeat.org