Un ring. Un couple, Marcel et Raymonde. Douze rounds pour raconter leur petite histoire, de la première rencontre à la première chicane. C'est ce que propose Le ring, spectacle extérieur gratuit.

«Le ring constitue une allégorie du sentiment amoureux, qui est lui-même une lutte permanente», explique Alexandre Demay. Après quatre ans à faire rouler le spectacle en France et dans quelques autres pays, il débarque à Montréal le présenter pour la première fois.

Le petit Français y devient la grosse Raymonde, avec ses 130 kg de rembourrage et de personnalité. Juste assez pour éprouver son mari, Marcel. «Mais elle ne l'écrase pas non plus, précise Sylvain Granjon, interprète de Marcel. Mon personnage est serviable sans verser dans la soumission. Au contraire, il devient parfois virulent.»

La corpulente Raymonde, elle, semble à la fois naïve et maligne, parfois même un peu fourbe. Et elle évalue mal sa force physique. «L'alliance peut paraître bizarre, mais malgré les apparences, Raymonde et lui s'aiment», ajoute-t-il.

En 12 rounds de cinq minutes, Le ring raconte la petite histoire du couple. Dans cet univers burlesque, l'humour reste très physique. Les deux interprètes misent sur leur formation de cirque.

Assis dans le quartier général des artistes au Cégep du Vieux Montréal, Alexandre nous montre une photo ahurissante. Sylvain se tient en équilibre à l'envers sur lui, tête contre tête. Une chandelle renversante.

«Comme je suis blessé, je ne peux pas le faire cet été», s'excuse presque Alexandre. Pas de problème toutefois pour les autres chorégraphies du spectacle. Raymonde et Marcel mettront en scène leur première nuit d'amour, une ode au «catch-masutra consommé un peu trop vite», raconte Alexandre.

Ils dansent aussi le tango, se chicanent et enfilent bien sûr les gants de boxe. La dispute se transforme en haute voltige. Littéralement. Raymonde et Marcel possèdent aussi un chien. L'animal permet de vérifier qui est le mieux domestiqué. Le round rappelle l'intrigue d'un certain Weekend chez Bernie...

Grâce à son caractère interactif, Le ring change d'un soir à l'autre. «Le début et la fin demeurent toujours les mêmes. Pour le reste, ça dépend de la réaction de la foule, explique Alexandre. Nous l'interpellons constamment. Les gens se rangent à gauche ou à droite pour encourager leur préféré. Plus vous criez, mieux c'est.»

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Le ring, présenté gratuitement jusqu'au 20 juillet à la Drôle de cour Labatt Bleue. Consultez l'horaire pour la liste des représentations.