La tempête autour d'un gag de Mike Ward rappelant la disparition de Cédrika Provencher, il y a près d'un mois, lors d'un gala de Juste pour rire, semble perdre de sa force.

On rappelle la blague: «Revenu Québec, c'est des malades mentaux. Tu leur dois 8 $ et ils vont kidnapper tes enfants. C'est eux autres qui ont la petite Cédrika!».

Hier, sur le site autorisé Où est Cédrika? (www.ouestcedrika.com), 65,3 % des gens (sur 805 répondants) estimaient que la blague n'était pas de mauvais goût. La veille, c'était 52,6 %. «Le vent est en train de tourner», estime Michel Grenier, gérant de l'humoriste.

Cela dit, l'humoriste reste muet et ne veut s'entretenir avec aucun journaliste, selon Grenier. «Mike ne parle à personne, dit Michel Grenier dont le téléphone ne dérougit pas. Même des journalistes anglophones m'ont appelé!»

À retardement, la semaine dernière, plusieurs médias ont soulevé le mauvais goût de la blague, puis la machine s'est emballée. L'humoriste affirme même avoir reçu des menaces de mort, comme il l'affirme dans une vidéo mise en ligne sur son site www.mikeward.ca.

«Je suis en vacances. Je devrais relaxer. Malheureusement, depuis vendredi, je ne peux plus sortir de chez nous. Partout où je vais, je me fais fixer, juger. Deux cabochons sont dans ma rue depuis vendredi et me regardent chaque fois que j'ouvre la porte. Je reçois des menaces de mort. Déjà que je suis un peureux. Je pense que je vais rester dans ma maison pour au moins un an et demi.»

Aux dernières nouvelles, les «deux cabochons» n'étaient plus dans les parages, hier après-midi.

À LCN, vendredi dernier, Gilbert Rozon, fondateur de Juste pour rire, disait qu'il s'excusait auprès de la famille «si ça fait de la peine. Pour le reste, le festival n'est pas pour se censurer. Ce serait impossible de le faire et ce ne serait pas sain pour la société», soutient-il.

Cela dit, les humoristes vont-ils eux-mêmes se censurer, à l'avenir? Maxim Martin, qui a côtoyé Mike Ward pendant le festival Juste pour rire et qui n'a pas la langue dans sa poche, est divisé. «C'est un milieu tellement ingrat, note-t-il. Quand tu oses, on te repousse dans ta boîte, on te souligne que tu as été trop loin et, trois ans plus tard, le même gag devient acceptable.

«Cet été, Mike a eu un festival que tous les humoristes rêvent d'avoir: l'animation de galas francophones et un show en anglais qui ont reçu d'excellentes critiques, ajoute Maxim Martin. Et tout ça va être gâché par une polémique stupide, un gag à la con.»