Quels sont les incontournables à regarder sur Crave ? Inspirez-vous des idées de nos journalistes.

Chien blanc

Anaïs Barbeau-Lavalette propose un film dont la puissance d’évocation comporte aussi de beaux élans poétiques. Caractérisé par une autre composition impeccable de Denis Ménochet, ce drame à connotation sociale et politique bénéficie également de la performance de K. C. Collins, excellent dans le rôle de ce dresseur afro-américain qui tente de réhabiliter le chien agresseur. Chien blanc fait partie de ces œuvres qui marquent les esprits. Sur ce plan, Anaïs Barbeau-Lavalette a parfaitement atteint le but qu’elle s’était fixé. Son film suscitera assurément des discussions intéressantes.

Marc-André Lussier

Nope

Ambitieux à souhait, Nope demeure sur le plan cinématographique le plus impressionnant long métrage de Jordan Peele. Qu’il se déroule à l’heure bleue ou dans la pénombre, la photographie de Hoyte van Hoytema – connu pour son travail avec Christopher Nolan – en impose, tout comme l’immense soin apporté au son. En jouant dans les plates-bandes de Steven Spielberg et de M. Night Shyamalan, Jordan Peele vient d’offrir avec Nope une des expériences les plus singulières et divertissantes de l’été. À voir plus d’une fois pour en saisir toutes les subtilités.

Martin Gignac, collaboration spéciale

Le lycéen

Comme tant d’autres de ses collègues – est-ce l’effet de la pandémie ? –, Christophe Honoré s’est tourné vers ses propres souvenirs d’adolescence pour écrire son film le plus personnel. Mieux : il s’est même attribué le rôle, bref, mais ô combien significatif, du père, dont Lucas, le protagoniste, est très proche. Avec beaucoup de délicatesse, mais aussi de façon plus frontale, Christophe Honoré fait écho aux tourments de la fin de l’adolescence, dans tous ses aspects. Le lycéen est un film à la fois fragile et violent, l’un des plus justes à propos de cette période particulière de la vie, marquée dans ce cas-ci par une grande confusion intérieure.

Marc-André Lussier

The Banshees of Inisherin

Il y a le ton – à la fois drôle et tragique – que le réalisateur de Three Billboards Outside Ebbing, Missouri maintient pendant toute la durée de son récit. Puis, il y a le thème principal, très rarement abordé : la fin d’une amitié entre deux hommes, franchement exprimée, et les conséquences qu’elle entraîne. Visuellement splendide, The Banshees of Inisherin, dont le titre fait référence à une créature féminine du folklore irlandais, se démarque aussi, bien entendu, grâce à Colin Farrell et à Brendan Gleeson. Les deux comédiens partagent visiblement une complicité bien réelle. Ça se sent.

Marc-André Lussier

23 décembre

Non, 23 décembre ne révolutionne pas le genre. Ne révolutionne rien du tout, en fait. Mais ce n’est pas non plus le but. C’est plutôt un film sans prétention, qui se veut fidèle à une tradition, drôle, réconfortant et rassembleur.

Silvia Galipeau

Yellowjackets, saison 2

La deuxième saison de Yellowjackets s’annonce encore plus sinistre, glauque et troublante que la première, quoique peut-être moins surprenante. Mais malgré une intrigue plus molle et diluée, c’est plus fort que nous, on veut évidemment connaître la signification des symboles mystiques gravés dans les arbres et, surtout, voir comment les filles ont réussi à survivre pendant 19 mois en pleine forêt, sans commodités, sans rien du tout.

Hugo Dumas

Désobéir : Le choix de Chantale Daigle

La série d’époque Désobéir : Le choix de Chantale Daigle, qui se déroule entre novembre 1988 et décembre 1989, devient, hélas, une série bien de son époque, une époque où des luttes gagnées depuis près de 35 ans se renversent. C’est très bon, ce que l’équipe derrière cette production a minutieusement concocté, avec un souci du détail remarquable.

Hugo Dumas

L’affaire Chantale Daigle : le documentaire

Pendant près d’une heure, l’ex-cheffe d’antenne de Noovo Noémi Mercier nous replonge dans cette période névralgique de 1989, au moyen d’images d’archives et d’entretiens éclairants, avec notamment des militantes, qui racontent en détail l’opération secrète qu’elles ont menée pour permettre à Chantale de traverser la frontière et d’obtenir son avortement à Boston, aux États-Unis.

Marc-André Lemieux

Succession, saison 4

Il y a des émissions que je dois regarder pour mon travail qui me donnent le goût de m’ouvrir la boîte crânienne avec une barre à clous. Il y a aussi des émissions géniales qui me redonnent le goût de saisir le jour et de laisser la vie suivre son cours. C’est le cas de Succession. C’est probablement ce qui se fabrique de plus brillant, de plus cynique et de plus drôle et grinçant à la télévision américaine en ce moment.

Hugo Dumas

Tu te souviendras de moi

Éric Tessier a réuni une excellente distribution, dominée par une grande performance – encore une – de Rémy Girard. L’acteur parvient à évoquer le tumulte intérieur d’un être bien conscient de son inéluctable déchéance, qui se raccroche à un passé parfois encore trop réel, dont le regard peut pourtant se vider de toute mémoire récente en un instant. Empruntant une approche classique, se mettant entièrement au service du récit et des personnages, Éric Tessier a également su éviter tout pathos et ne souligne rien à gros trait. Son film n’en devient que plus émouvant.

Marc-André Lussier