La Cour suprême des États-Unis a refusé d'entendre une poursuite en diffamation intentée contre Bill Cosby par une femme qui affirme avoir été la cible de mensonges après avoir dénoncé le comédien pour agression sexuelle.

Le plus haut tribunal américain a rejeté mardi l'appel de l'actrice Kathrine McKee, qui soutient que Cosby l'a violée en 1974.

Mme McKee avait intenté une poursuite contre Cosby pour atteinte à sa réputation parce que l'avocat du comédien aurait divulgué une lettre qui s'en prenait à l'actrice. Deux tribunaux inférieurs avaient déjà rejeté sa poursuite en diffamation.

Le juge Clarence Thomas a souscrit à la décision de ses collègues de la Cour suprême, mais il a demandé que le plus haut tribunal réexamine les critères qui s'appliquent à une personnalité publique dans un procès en diffamation. Des critères d'«intention malicieuse» avaient été établis il y a 55 ans dans la cause historique «New York Times contre Sullivan».

Le juge Thomas qualifie cet arrêt de 1964 et d'autres qui ont suivi de «décisions dictées par de la politique déguisée en droit constitutionnel». Dans un avis de 14 pages qu'aucun autre juge n'a signé, le juge Thomas estime que «nous ne devrions pas continuer par automatisme à appliquer à la Constitution cette approche fondée sur la politique».

Cet avis du juge Thomas s'inscrit alors que Donald Trump évoque souvent la nécessité de faciliter les poursuites en diffamation aux États-Unis. Le week-end dernier, le président a réagi à un sketch de l'émission satirique Saturday Night Live en demandant sur Twitter: «Comment les réseaux parviennent-ils à se sortir sans châtiments de ces assauts répétés contre les républicains? Même chose pour plusieurs autres émissions? Très injuste - on devrait se pencher là-dessus.»