Un an depuis #moiaussi: la contestation dans les oeuvres

Le mouvement #moiaussi a inspiré auteurs, artistes et créateurs de toutes les disciplines artistiques. Tour d'horizon.

Deux pièces de théâtre à venir

Dans la pièce de théâtre La nuit du 4 au 5 qui prendra l'affiche en décembre au Centre du Théâtre d'Aujourd'hui, Rachel Graton (Faits divers, Les Simone) raconte l'évolution d'une jeune fille agressée qui choisit de parler plutôt que de se taire dans une mise en scène de Claude Poissant. Chez Duceppe, on présentera à partir du 2 décembre une pièce de l'auteure anglaise Nina Raine, Consentement, axée «sur deux couples d'avocats qui voient leur vie privée s'engluer dans l'ambiguïté des rapports humains et du consentement sexuel». Une mise en scène de Frédéric Blanchette et une traduction de Fanny Britt avec Anne-Élisabeth Bossé, Patrice Robitaille, David Savard et Mani Soleymanlou.

L'exposition #MoiAussi et les arts

Jusqu'au 21 octobre, le Musée royal de l'Ontario (ROM) présente l'exposition #MoiAussi et les arts. Comme d'autres musées, l'équipe du ROM s'interroge sur le rôle des institutions muséales «lorsque les artistes ayant réalisé les oeuvres qu'ils exposent sont accusés de harcèlement sexuel ou lorsque certains objets de leurs collections sont considérés comme problématiques d'un point de vue moral». Cette initiative fait aussi suite à l'exposition - en cours - du photographe Raghubir Singh. Des allégations d'inconduite sexuelle ont été portées contre l'artiste mort en 1999.

Le dernier album de Coeur de pirate

Quand le mouvement #moiaussi éclate, c'était évident pour l'auteure-compositrice-interprète Coeur de pirate qu'elle devait faire ce que doit. Exorciser des épisodes douloureux de son passé, dont un viol conjugal et le fait d'avoir été en couple avec quelqu'un déjà accusé d'agression sexuelle. Résultat: les textes puissants de ses chansons Je veux rentrer et De honte et de pardon.

En littérature

Dans son dernier roman Thelma, Louise & moi, Martine Delvaux analyse le film féministe de Ridley Scott. Selon elle, la fin de Thelma et Louise illustre les portes que l'on ferme aux femmes. «J'ai écrit ce livre avant le mouvement #metoo, qui est arrivé comme j'approchais de la fin, et c'est là que j'ai saisi tout l'enjeu de mon livre», a déclaré récemment l'auteure à La Presse. En France, la rentrée littéraire est aussi inspirée du mouvement #moiaussi, notamment avec les sorties de Le malheur du bas d'Inès Bayard, Trancher d'Amélie Cordonnier et Un homme aborde une femme, de Fabienne Jacob.

La scène de sexe non consenti dans Les Simone

Dans la dernière saison de la série Les Simone, la scène où Maxim (Anne-Élisabeth Bossé) est victime d'une relation sexuelle non consentie avec son professeur de sciences politiques Clément (Normand Daneau) est celle dont on a le plus parlé à l'auteure Kim Lizotte. Si elle l'a écrite après l'affaire Jian Ghomeshi et le témoignage d'Alice Paquet (impliquant le député Gerry Sklavounos, visé par des allégations d'inconduite sexuelle, mais pas accusé), elle a été diffusée en plein mouvement #moiaussi. Kim Lizotte a voulu montrer à l'écran que les hommes qui s'engagent dans des rapports sans consentement sont conscients de leur geste, mais qu'ils ne vivent pas de culpabilité comme leurs victimes.

Le cabaret d'humour F*ck la culture du viol

Le premier cabaret d'humour F*ck la culture du viol, animé par Richardson Zéphir et Judith Lussier, a eu lieu quelques jours après que le mouvement #moiaussi eut éclaté en octobre 2017. La preuve qu'il est possible de faire des blagues sur la question de la violence sexuelle tout en la dénonçant. Depuis, l'événement a eu quatre éditions. Léa Strélinski, Christine Morency, Rosalie Vaillancourt et Catherine Ethier ont notamment pris part à celle tenue dans le cadre Grand Montréal Comédie Fest, le 12 juillet dernier.