L'ex-danseur étoile des Grands Ballets Canadiens, Vincent Warren, est décédé mercredi soir à Montréal des suites d'un cancer. Il avait 79 ans.

«C'était un artiste sensible et un érudit, extrêmement généreux, a confié Anik Bissonnette, directrice artistique de l'École supérieure de Ballet du Québec. Nous sommes profondément attristés par le départ de ce grand homme. Or, je suis persuadée que son étoile continuera de nous éclairer et de nous inspirer. »

Artiste très aimé et apprécié, Warren a marqué plusieurs décennies de danse au Québec, d'abord comme interprète, puis comme professeur à l'École supérieure et fondateur de la Bibliothèque de la danse (qui porte aujourd'hui son nom. «Vincent Warren, un autre grand artiste, nous a quittés. Toute une époque de la danse d'ici. Grande tristesse», a écrit l'auteur Michel Tremblay sur Facebook. 

Recruté par Ludmilla Chiriaeff 

Né en Floride, Vincent Warren a commencé à danser à 11 ans. Après avoir amorcé sa carrière à New York et partagé la scène, notamment, avec Igor Stravinsky, le jeune danseur est recruté par Ludmilla Chiriaeff, en 1961. 

Quatre ans plus tard, elle le nomme premier danseur des Grands Ballets Canadiens.  Il a été la tête d'affiche du court métrage Pas de deux, réalisé par Norman McLaren en 1968. Jusqu'à sa retraite de la scène en 1979, son charisme et sa technique ont séduit les critiques et le public. 

Après la retraite  

Après les Grands Ballets, Warren s'est consacré à l'enseignement du ballet et l'histoire de la danse à l'École supérieure, et aussi dans plusieurs universités. À titre de conservateur, il a organisé plusieurs expositions.

«Vincent Warren aura déployé beaucoup d'énergie à développer la Bibliothèque de la danse, c'est là que le danseur a bâti son héritage le plus tangible et le plus durable», a dit Marie-Josée Lecours, bibliothécaire en chef de la Bibliothèque de la danse Vincent-Warren, qui, avec plus de 27 000 documents, détient la plus importante collection de documents en danse au Canada. 

Le 30 mai dernier, le Conseil des arts et des lettres du Québec a décerné à Vincent Warren l'Ordre des arts et des lettres du Québec: « Il s'est généreusement employé à tendre des ponts entre deux solitudes, entre les générations, entre le ballet classique et la danse contemporaine, la tradition européenne et l'avant-garde nord-américaine, l'Orient et l'Occident, le milieu de la danse et les institutions», avait-on alors écrit sur le lauréat.

L'an dernier, la vie de Vincent Warren a fait l'objet d'un documentaire, Un homme de danse, réalisé par Marie Brodeur. Le film a reçu le prix de la meilleure oeuvre canadienne au Festival international du film sur l'art.