Le budget du Conseil des arts et des lettres du Québec (CALQ) sera rehaussé, mais nul ne sait quand ou de combien.

La porte-parole de l'opposition en matière de culture, Agnès Maltais a réussi à faire adopter à l'unanimité, mercredi à l'Assemblée nationale, une motion qui engage le gouvernement à «accorder au CALQ des sommes supplémentaires dès cette année».

La motion a été adoptée à la suite d'un vote nominal et le ministre de la Culture et des Communications, Luc Fortin, a voté pour son adoption.

Le ministre Fortin s'était déjà engagé, lors de l'étude des crédits, à dégager des marges de manoeuvre qui seraient prioritairement réinvesties dans le budget du CALQ, l'organisme qui soutient la création artistique à travers le Québec.

En entrevue avec La Presse canadienne, Mme Maltais était toutefois bien incapable de chiffrer le montant prévu.

Elle sait cependant que des sommes seront assurément disponibles puisque le ministre a déjà reconnu avoir puisé dans les surplus du budget de l'an passé pour payer d'avance des dépenses prévues cette année.

Le seul indice dont la députée péquiste dispose est un poste budgétaire de 11,6 millions de dollars intitulé «Musées et autres dépenses» qu'elle soupçonne être - en tout ou en partie - des dépenses payées d'avance.

«Ça peut être un indice, mais je ne le sais pas. Je cherche des indices, mais je suis seulement dans le monde des indices», a-t-elle plaidé, n'ayant pu obtenir du ministre quelles sommes avaient été payées d'avance.

Minuit moins cinq dans le milieu artistique

Le Mouvement pour les arts et les lettres (MAL), qui regroupe plusieurs organismes du milieu de la création, réclame depuis longtemps un rehaussement du budget du CALQ.

Selon ses évaluations, il faudrait injecter environ 40 millions supplémentaires dans la cagnotte du CALQ, qui en contient un peu moins d'une centaine de millions. Le MAL et le Conseil québécois du théâtre (CQT), entre autres, avaient d'ailleurs organisé une manifestation, lundi, pour réclamer au gouvernement provincial ce réinvestissement dans le CALQ.

Sa porte-parole, Fabienne Cabado, a d'ailleurs très bien accueilli la nouvelle, même si elle demeure elle aussi dans le noir: «C'est sûr que c'est un développement positif. Maintenant, il faut attendre de voir quelles sommes le ministre va arriver à dégager et à quel moment. On espère que ça va être à la hauteur de nos attentes et le plus tôt possible.»

Cet empressement s'explique par le fait que le CALQ se dirige droit vers l'impasse: les organismes dont il subventionne le fonctionnement sont réévalués tous les quatre ans et, justement, 2017 est une année d'évaluation nationale.

Or, en marge de cette évaluation, le CALQ a décidé de consacrer 25 % de l'enveloppe au fonctionnement à de nouveaux organismes.

«Si on accueille de nouveaux organismes et qu'on leur donne 25 pour cent de l'enveloppe de fonctionnement et qu'il n'y a pas d'argent supplémentaire, ça va être 25 % pour tous les autres», fait valoir Mme Cabado.