Le juge au procès de l'acteur et humoriste Bill Cosby s'attend à ce que celui-ci dure environ deux semaines et espère que le jury aura été sélectionné avant le début prévu des procédures, le 5 juin, en banlieue de Philadelphie.

Lors d'une audience préliminaire, lundi, le juge Steven O'Neill du comté de Montgomery a indiqué qu'il espérait sélectionner les jurés à la fin mai. Il a précisé que leur nom ne serait pas rendu public.

Les jurés viendront tous de la région de Pittsburgh et seront isolés à plus de 480 kilomètres de là, à Norristown.

Bill Cosby, 79 ans, est accusé d'avoir drogué et agressé une employée de l'Université Temple dans sa résidence, en 2004. Il pourrait se voir imposer une peine de 10 ans de prison s'il est reconnu coupable.

Lundi dernier, le juge avait dû se pencher sur une demande de la défense, qui souhaitait présélectionner les jurés par l'entremise d'un questionnaire écrit sur leur vie, leurs habitudes médiatiques et leur opinion au sujet de Bill Cosby, en raison de la forte médiatisation du dossier.

Le juge O'Neill a cependant estimé que les questionnaires envoyés chez les jurés potentiels se retrouveraient rapidement sur les médias sociaux, et il craignait que des membres de la famille ou des amis puissent influencer les réponses de la personne sondée.

Il a plutôt décidé que le formulaire régulier de 16 questions généralement transmis par l'État serait envoyé aux jurés potentiels, qui seront ensuite questionnés en cour.

Le juge O'Neill doit par ailleurs décider si le jury pourra entendre un témoignage de Bill Cosby vieux de 10 ans, dans lequel il mentionne la méthaqualone, son passé sexuel et ses paiements à des femmes qui l'ont accusé d'inconduite sexuelle.

Les procureurs souhaitent que le jury puisse entendre le témoignage de Bill Cosby, dans lequel il raconte avoir obtenu de la méthaqualone, qu'il pouvait ensuite donner aux femmes avec lesquelles il souhaitait avoir des relations sexuelles.

Les avocats de l'acteur affirment que ce témoignage n'est pas pertinent, puisque la méthaqualone a été interdite 20 ans avant qu'il ne rencontre la plaignante, en 2004.

Un procureur a cependant déclaré en cour, lundi, que la police avait confirmé que le produit était toujours vendu au début des années 2000.