Pour assurer la vitalité de la culture québécoise comme vecteur identitaire et économique, le gouvernement du Québec doit consacrer plus d'argent à la culture, réclame haut et fort Jacques Primeau, président du Partenariat du Quartier des spectacles.

Acteur incontournable de l'industrie du spectacle depuis plus de 30 ans, Primeau prévient que la compétition internationale s'intensifiera au cours des prochaines années, à un moment où le public québécois est de plus en plus bilingue. 

«Dans le contexte des nouvelles technologies, les compétiteurs sont plus forts que jamais. Si on veut continuer à être présent, autant pour notre identité nationale que pour l'activité économique que génèrent les industries culturelles, il faut être plus proactif», affirme M. Primeau à La Presse

Vendredi après-midi, l'homme d'affaire et promoteur montréalais était de passage à Bibliothèque et Archives nationales du Québec, à Montréal, où le ministre de la Culture, Luc Fortin, présidait sa deuxième journée de consultation publique dans la métropole concernant le renouvellement de la politique culturelle du Québec.

«Partout dans le monde, les gouvernements se préoccupent de plus en plus de la culture. Au Québec, c'est aussi fondamental. Il faut plus d'argent», a dit M. Primeau à La Presse quelques heures avant sa présentation au ministre. 

Mais comment augmenter les fonds alloués à la culture? Doit-on augmenter les taxes et les impôts des contribuables? À ce sujet, le Partenariat du Quartier des spectacles suggère au gouvernement diverses avenues, dont celle d'imposer une taxe aux géants du web (Netflix, YouTube, Facebook, etc.), dont les revenus publicitaires grandissants ne sont pas réinvestis en partie en culture. 

«Les industries culturelles sont bouleversées par le numérique. Il faut qu'on se préoccupe de tous ces fonds qui s'en vont chez Facebook et autres et qui ne sont pas en partie réinvestis [chez nous], contrairement au modèle classique», juge Jacques Primeau.

Montréal, société distincte   

Dans le mémoire du Partenariat du Quartier des spectacles, l'organisme réclame également de nouveaux fonds pour la mise à jour du parc immobilier des salles privées et publiques qui ont pignon sur rue à Montréal. La métropole devrait aussi avoir un statut particulier et une politique culturelle qui serait adaptée à ses propres besoins. 

«On essaie d'avoir une politique nationale, alors que les problématiques sont souvent régionales et en particulier montréalaises», dit M. Primeau. 

«Je pense qu'il faut un plan d'action spécifique à la métropole. Ça va prendre des enveloppes spécifiques. Une série de nouvelles mesures doit découler de cette nouvelle vision», affirme-t-il. 

Les consultations publiques pour le renouvellement de la politique culturelle du Québec prennent fin dans la métropole cet après-midi, puis reprendront pour une dernière journée lundi, à Sherbrooke.