Mylène Mackay a le vent dans les voiles. Depuis vendredi, on peut la voir dans le film d'André Turpin Endorphine, où elle joue avec brio le personnage de Simone, une jeune femme angoissée et solitaire qui revit la scène du meurtre de sa mère, survenu quand elle avait 13 ans.

Cette année, elle incarnera le personnage de Nelly Arcan au grand écran. Un rôle immense pour cette jeune actrice de 25 ans qui multiplie les projets artistiques. Le tournage de Nelly, d'Anne Émond (Les êtres chers, Nuit #1), a occupé tout l'esprit de Mylène Mackay l'automne dernier.

Comme elle interprète quatre personnages, qui sont en fait quatre déclinaisons de Nelly Arcan (Marilyn la star, Nelly l'auteure, Cynthia l'escorte et Amy l'amoureuse toxique), Mylène Mackay a dû faire quelques acrobaties: prendre du poids, perdre du poids, changer sa voix, sa couleur de cheveux...

«C'était le défi et la force du scénario d'Anne, nous dit Mylène Mackay, parce que Nelly était une femme tellement complexe et difficile à définir. Comme son écriture est très présente dans le film, c'est aussi clairement un hommage à l'écrivaine qu'elle était. On a trouvé une façon de le faire.»

Mylène Mackay a aussi participé au tournage du nouveau film d'André Forcier, Embrasse-moi comme tu m'aimes. «C'est un magnifique scénario. Pour moi, André Forcier est un grand poète qui rêve la vie. C'est vraiment un honneur d'avoir joué dans un de ses films.»

Diplômée de l'École nationale de théâtre en 2011, et proche des revendications féministes des Femen, Mylène Mackay s'est d'abord lancée dans la création théâtrale d'ELLES XXx avec Marie-Pier Labrecque, puis dans Je te vois me regarder avant de participer à des webséries et d'être happée par le cinéma.

Mylène Mackay prêtera également sa voix au personnage de Judy dans le nouveau film de Disney, Zootopia. «Ça m'a fait tellement plaisir de faire ça. Après Nelly, ça remet quand même les pendules de la joie à l'heure. C'est ce qui est génial dans notre métier, de pouvoir jouer tous ces rôles!»

LIVRE: Une vie bouleversée, d'Etty Hillesum

C'est le journal d'une jeune juive néerlandaise morte en 1943 à l'âge de 29 ans dans le camp d'Auschwitz, en Pologne. C'est une femme tellement brillante, elle m'a bouleversée par sa grandeur d'âme. C'est pour moi la pureté d'une âme qui s'éveille à travers le plus grand massacre humain. J'aimerais bien amener ce projet-là au théâtre.

MUSIQUE : Cristal automatique, de BabxJ'ai découvert ce chanteur et musicien à Paris récemment. Sur cet album, il met de la poésie en chanson - dont Prévert, Baudelaire, Genet. Il a même adapté La marche à l'amour de Gaston Miron et c'est magnifique. D'abord parce que c'est le plus beau poème de l'histoire de l'humanité ! Et puis, l'interprétation de Babx est superbe. C'est vraiment une voix singulière.

POÉSIE : Bluetiful, de Daphné B.

C'est une jeune poète québécoise que j'ai découverte pendant les Fêtes. En quelques mots, elle arrive à évoquer des scènes du quotidien féminin. Ce sont de courts textes, mais d'une justesse incroyable. On rit, on pleure, on prend de grandes respirations, parce que c'est tellement vrai et cru. Elle parle aussi beaucoup de sa solitude devant son écran d'ordinateur, c'est très intéressant.

TÉLÉVISION : Making a Murderer

C'est la série qui m'a fait crier dans mon salon pendant le temps des Fêtes. C'est un documentaire où l'on suit pendant 10 ans un homme faussement accusé de viol. Ça s'écoute comme un thriller. Une fois sorti de prison, il poursuit les autorités judiciaires du Wisconsin, qui trouvent le moyen de l'accuser (faussement) de meurtre. On voit tous les travers du système, c'est épouvantable et enrageant!

FILMMon roi, de Maïwenn

C'est mon coup de coeur. Il a été présenté à Cannes le printemps dernier. Avec Vincent Cassel et Emmanuelle Bercot, qui a remporté le prix d'interprétation féminine. Je trouve que Maïwenn a une façon d'aborder le jeu avec une part d'improvisation vraiment intéressante. C'est une histoire d'amour destructrice qui s'étire sur une période de 10 ans. Ce sont de très grandes performances d'acteurs. C'est inspirant.

Bluetiful, de Daphné B.