Le célèbre acteur Bill Cosby, ancien père chéri de l'Amérique aujourd'hui inculpé d'agression sexuelle, garde le moral et croit qu'il sera innocenté après avoir été «accusé injustement», a assuré son avocate jeudi.

«Mon client n'est pas coupable et nous n'envisagerons aucune sorte d'accord», a affirmé Monique Pressley sur NBC lorsqu'on l'interrogeait sur la possibilité que l'acteur plaide coupable afin d'obtenir une peine moins lourde.

Bill Cosby, 78 ans, a été inculpé mercredi d'«agression sexuelle avec circonstances aggravantes» -- une qualification se rapprochant de celle du viol dans d'autres systèmes judiciaires --, par le procureur du comté de Montgomery, en Pennsylvanie. Ce chef d'accusation peut lui valoir, en cas de condamnation, jusqu'à dix ans d'emprisonnement.

«Il a été accusé injustement d'un délit donc c'est évidemment difficile, mais il garde le moral et sait qu'il compte sur une équipe d'avocats qui le défendra jusqu'à ce qu'il soit innocenté», selon son avocate.

Loin de l'agitation médiatique et du «procès de l'opinion publique», son client obtiendra justice, a-t-elle assuré.

La plainte a été déposée par Andrea Constand, une ex-responsable de l'équipe de basket de l'université de Temple, en Pennsylvanie pour des faits qui se sont déroulés en 2004.

Depuis un an, l'acteur est visé par une avalanche de plaintes. Une cinquantaine de femmes l'accusent de les avoir droguées pour abuser d'elles. Des faits qui remontent pour certains aux années 1960 et dont beaucoup sont prescrits.

Après sa première inculpation, mercredi, Bill Cosby a comparu devant un juge pour déposer 10% de sa caution, fixée à un million de dollars, avant de se rendre dans un commissariat pour la prise de ses empreintes digitales et de sa photo. Une nouvelle audience a été fixée au 14 janvier.

Les autres victimes présumées «se sentent entendues», a dit l'avocat de sept autres femmes, Joseph Cammarata, sur CNN.

Une autre avocate, Gloria Allred, représentant 29 victimes présumées de Bill Cosby, a, elle, fait part de leur «joie» après l'inculpation. «C'est très important. La plupart des nombreuses, nombreuses victimes présumées, si ce n'est toutes, ne peuvent pas, à cause de la limite de temps arbitraire fixée par la loi, voir la justice lancer des poursuites, même si un procureur croyait en leur dossier», a-t-elle dit sur NBC.