L'Australie, qui vient d'annoncer un plan contre les violences conjugales, a prévenu le rappeur américain Chris Brown, qui avait notoirement battu la diva pop Rihanna, qu'il pourrait se voir refuser son visa pour sa prochaine tournée australienne.

L'administration australienne a signifié vendredi soir à l'artiste américain qu'elle «envisageait de lui refuser» son visa, a annoncé dimanche dans un communiqué le ministre australien de l'Immigration Peter Dutton.

Une décision intervenue à quelques jours de la mise en vente des billets de la tournée «One Hell of a Nite» du rappeur, censé se produire en décembre à Perth, Melbourne, Sydney et Brisbane.

«Les personnes visées par une telle notification ont 28 jours pour justifier les raisons pour lesquelles elles devraient obtenir un visa d'entrée en Australie», précise le ministre.

«La décision d'accorder ou non un visa sera prise après ce délai sur la base des éléments présentés au département de l'Immigration et de la Protection des frontières», ajoute-t-il.

La possibilité de refuser son visa à Chris Brown avait été évoquée vendredi par la nouvelle ministre des Femmes Michaelia Cash.

Mme Cash avait expliqué que son gouvernement envisageait «très sérieusement» de refuser l'entrée du territoire au rappeur américain, condamné pour avoir battu en 2009 la chanteuse Rihanna, sa petite amie de l'époque. Cette condamnation ne l'avait pas empêché de donner en 2011 et 2012 une série de concerts en Australie.

Ancienne ministre adjointe de l'Immigration, Mme Cash a expliqué qu'à ce poste, elle avait déjà refusé pour les mêmes raisons un visa à une vedette de la boxe «très très très riche».

Elle n'a pas cité de nom mais il s'agirait de l'Américain Floyd Mayweather, condamné à plusieurs reprises pour violences conjugales. «Nous avions dit +Non, on ne vous fournira pas de visa, vous n'être pas le genre de personne qu'on veut voir venir en Australie+».

Le gouvernement a annoncé une enveloppe de 100 millions de dollars australiens (63 millions d'euros) pour lutter contre les violences conjugales alors que les enquêtes montrent qu'un jeune Australien sur quatre considère qu'il est acceptable de gifler sa petite amie après avoir bu.

Depuis le début de l'année, 63 femmes ont été tuées en Australie par leur conjoint ou d'autres proches.