Une nouvelle étude confirme l'importance de la culture dans l'économie montréalaise. Mais il faut mieux aider les petits organismes et les artistes, souligne du même coup la chambre de commerce du Montréal métropolitain.

Signe des temps peut-être, la chambre de commerce milite en faveur des petits organismes culturels et des artistes fragiles, qui représentent le «coeur créatif» de Montréal.

En mettant à jour son étude de 2009 sur les retombées économiques de la culture, le regroupement de gens d'affaires a découvert que les petits organismes culturels faisaient preuve d'innovation, mais peinaient à attirer de l'argent du privé.

«Nous devons examiner toutes les avenues qui permettraient de mieux soutenir les plus petits organismes, en particulier aux étapes initiales des projets porteurs et innovants.», affirme Michel Leblanc, président de la chambre de commerce.

Malgré la récession, dit-il, le secteur culturel montréalais a tiré son épingle du jeu depuis quatre ans. Cette étude, réalisée en collaboration avec le Conseil des arts de Montréal et le ministère de la Culture, démontre que la culture représente 6% du produit intérieur brut de Montréal avec des effets directs et indirects de 11 milliards en valeur ajoutée. La culture emploie 82 000 personnes à Montréal et sa part relative dans l'économie de la ville est passée de 2,9 à 4,1% depuis 2009.

«La culture est une richesse et un atout déterminant pour Montréal», croit pour sa part la ministre de la Culture, Hélène David. Elle a indiqué que son gouvernement avait augmenté le budget de la culture cette année et que le plan numérique en culture de 110 millions allait aider les entreprises culturelles à être «compétitives et innovantes».

C'est au diapason de l'une des recommandations de l'étude de la chambre de commerce qui est de mettre en place un «outil en ligne efficace et sécuritaire de sociofinancement pour les petits organismes culturels». La chambre s'engage à promouvoir auprès de la communauté d'affaires l'importance de la culture pour la métropole et son économie.

«Quelque part, c'est rassurant d'avoir des chiffres qui montrent que la culture n'est pas accessoire, qu'elle contribue vraiment à l'économie et que les gouvernements devraient continuer à l'appuyer», conclut, de son côté, la présidente de Culture Montréal, Manon Barbeau.

Quelques faits saillants

> L'ensemble des travailleurs culturels a des revenus moyens annuels de 43 500$, soit 7% de moins que l'ensemble des travailleurs montréalais, mais les artistes ne font que 23 500$.

> 80% des travailleurs culturels ont reçu une éducation postsecondaire.

> La culture rapporte 515 millions en taxes et impôts par an au gouvernement québécois et 261 millions au gouvernement fédéral.

> Plus de la moitié du financement du secteur culturel (56%) provient du privé (dons, commandites et revenus autonomes).