L'organisme Montréal en histoires a présenté hier au Centre PHI des extraits de sa nouvelle application mobile gratuite qui sera lancée le 25 juin. Une application conçue par Space & Dreams qui décrypte une soixantaine de lieux historiques du Vieux-Montréal.

Il s'agit de l'un des trois projets multimédias pilotés par Martin Laviolette qui font partie de la programmation du 375e anniversaire de la fondation de Montréal que l'on fêtera officiellement en 2017. Des projets financés à hauteur de 11 millions par la Ville de Montréal et le gouvernement du Québec.

Ces petites capsules, créées entre autres avec le Centre d'histoire de Montréal et le Musée McCord, se veulent un voyage dans le temps. En sillonnant la ville, le visiteur sera informé par une alerte qu'il se trouve près d'un lieu d'intérêt. Une recréation historique de ce lieu est faite à partir de l'image retransmise par son appareil mobile.

Une douzaine de capsules semblables ont été créées en quatre langues (français, anglais, espagnol et mandarin) par la société montréalaise Space & Dreams. La cinquantaine d'autres lieux historiques répertoriés par Montréal en histoires seront présentés sous forme de fiches.

Les trois exemples dévoilés aux médias hier comprenaient la Maison Mittleberger-Platt, à l'angle du boulevard Saint-Laurent et de la rue de la Commune, le marché Sainte-Anne et le couvent des Soeurs grises. Une bande-annonce a également été mise en ligne. On peut y voir des images d'archives de la place d'Armes.

Le jeune président de Space & Dreams, Guillaume Langlois, a qualifié ces «réalités augmentées» d'innovation radicale: «Je crois qu'on va réinventer la visite d'interprétation touristique. Cette application est en quelque sorte un guide de voyage qui vous glisse à l'oreille ce que vous voyez autour de vous.»

Contenu scolaire

Un volet éducatif sera également intégré au programme d'histoire des élèves du secondaire. Martin Landry, directeur pédagogique de Montréal en histoires, a consulté de nombreux professeurs d'histoire pour concevoir des activités ludiques et éducatives ainsi que des jeux-questionnaires.

«On a fait le portrait d'une quarantaine de personnages qui ont fait l'histoire de Montréal. On a demandé aux jeunes d'interpréter l'un de ces personnages. On a fait des tests. C'est tripant. On parle aussi de l'éducation des femmes, à partir par exemple de l'expérience de Marguerite Bourgeoys. C'est vraiment intéressant.»

Un site web sera également lancé par Montréal en histoires cet été. On y trouvera entre autres 375 «bijoux d'archives» depuis la fondation de Ville-Marie en 1642.

Cité mémoire

Montréal en histoires a également détaillé son mégaprojet multimédia Cité Mémoire, confié aux metteurs en scène Victor Pilon et Michel Lemieux. Les grandes lignes de ce parcours prévu pour le mois de mai 2016 avaient été présentées à La Presse en janvier dernier.

Il s'agit d'une vingtaine d'animations géantes de 3 à 10 minutes qui seront projetées sur les murs du Vieux-Montréal. Des portraits de personnages historiques comme Jeanne Mance ou Maurice Richard, mais aussi des événements marquants de la ville, de la Grande Paix de 1701 à l'Expo 67 en passant par l'incendie du parlement à Montréal.

Michel Lemieux avoue avoir été inspiré par Le moulin à images de Robert Lepage (présenté à Québec il y a quelques années), mais il a voulu créer un véritable parcours à travers les rues du Vieux-Montréal.

«On a de magnifiques édifices dans le Vieux-Montréal, mais c'est de la pierre. On voulait mettre l'accent sur les humains qui ont bâti notre ville, a indiqué Michel Lemieux. 

«C'est comme si les personnages illustres ou anonymes de notre histoire habitaient encore la ville. On a voulu que leurs âmes sortent des murs pour raconter une partie de leur histoire.»

Le dramaturge Michel Marc Bouchard a fait équipe avec le tandem Pilon-Lemieux pour rédiger les textes de Cité Mémoire.

«C'est une immense responsabilité de devoir choisir dans quatre siècles d'histoire ce que l'on doit retenir, a admis l'auteur de Tom à la ferme et Christine, la reine-garçon. On s'est inspirés de ce qui est singulier de Montréal, mais aussi de ses valeurs. On a tenté de faire en sorte que ces tableaux nous renvoient à ce que nous sommes aujourd'hui.»