La Montréalaise Phyllis Lambert a reçu, samedi, le lion d'honneur à la Biennale d'architecture de Venise.

Ce prix vise à couronner l'oeuvre d'une vie consacrée à la préservation du patrimoine architectural, mais également à l'élaboration de plusieurs oeuvres marquantes de l'architecture moderne.

Mme Lambert a notamment piloté la réalisation du Seagram Building à New York dans les années 1950. Elle a confié ce projet au pionnier du modernisme Ludwig Mies van der Rohe. Cet édifice est devenu l'un des plus marquants du siècle dernier.

Le directeur général du conseil de la Biennale de Venise, Rem Koolhaas, a déclaré que le Seagram Building est «l'une des rares réalisations architecturales que l'on puisse qualifier de perfection sur terre».

M. Koolhaas a mentionné que le conseil a décidé d'octroyer le lion d'honneur à Mme Lambert «non pas à titre d'architecte, mais en tant que maître d'ouvrage et gardienne du patrimoine architectural».

Une préoccupation pour le patrimoine architectural qui a mené Mme Lambert à créer, en 1975, l'organisme Héritage Montréal qui vise à protéger le patrimoine de la métropole. Puis, en 1979, elle fonde le Centre canadien d'architecture (CCA), à Montréal.

«La création du CCA dans le but de préserver des épisodes cruciaux du patrimoine architectural et de les étudier dans des conditions idéales dénote chez elle une vision d'exception alliée à une générosité peu commune», a ajouté M. Koolhaas

En recevant le prix, Mme Lambert a déclaré que «ce prix souligne le rôle de plus en plus important que devra jouer l'architecture au sens large face aux défis croissants et aux bouleversements provoqués par les conditions sociales, économiques, techniques et écologiques mondiales».

Par communiqué, le directeur du CCA, Mirko Zardini s'est dit heureux de la récompense accordée à Mme Lambert. «(Un) honneur bien mérité, a-t-il dit. Au fil des ans, c'est avec grand plaisir que j'ai travaillé avec elle à bâtir et transformer le CCA, et que nous avons suggéré ensemble des manières nouvelles et différentes d'aborder l'architecture et d'interpeler les architectes.»

Par voie de communiqué, la ministre de la Culture, Hélène David, a félicité Mme Lambert la décrivant comme une femme «engagée» et «passionnée», qui est «une grande source d'inspiration pour les jeunes générations d'architectes et de designers urbains».

«Cette reconnaissance internationale majeure couronne à juste titre la brillante carrière de Phyllis Lambert», a-t-elle fait valoir, ajoutant que la lauréate a grandement contribué «au positionnement de Montréal et même du Québec tout entier sur la carte mondiale de l'architecture».